«Il n’était prisonnier de personne»

Né en réaction à la crise, le mouvement des Indignados (ici fin juillet 2011 sur la Puerta del Sol, à Madrid) se baptise du nom du livre de Hessel «Indignez­vous!».

Daniel Cohn-Bendit célèbre en Stéphane Hessel un homme engagé mais jamais donneur de leçon:

Cofondateur d’Europe Ecologie-les Verts et ancien leader étudiant de Mai 68, l’eurodéputé franco-allemand Daniel Cohn-Bendit évoque «l’intelligence» et «la subtilité» de Stéphane Hessel, toujours engagé mais jamais encarté.

Stéphane Hessel, c’était la figure de l’intellectuel engagé ?

Stéphane, c’est une vie écrite comme un roman ou un poème. Il a su être à la fois humble et héroïque, ce qui est rare. C’est la figure de l’intellectuel engagé politiquement, sans pour autant être encarté : une dimension du personnage que je trouve particulièrement intéressante. Il n’appartenait pas à cette catégorie d’intellectuels qui se contentent de donner des leçons. Pour lui, l’engagement s’imposait. S’impliquer, proposer, sans appartenir à un parti, c’est une vision qu’il a su porter sans relâche.

Comment expliquez-vous la cristallisation autour d’Indignez-vous ! ?

D’abord, par la rencontre d’une humeur, d’un besoin et d’une histoire. De par son histoire, la crédibilité de cet homme est sans faille. Son texte puise dans cette ressource qui a donné toute sa force et sa crédibilité à l’indignation. Et ses mots touchaient juste. Il est celui qui, avec d’autres, a dit que l’Europe est née dans les camps de concentration. La chaleur de ceux qui étaient avec lui à Buchenwald est demeurée quelque chose qui l’a profondément marqué. Et quand, à l’ONU, il participe à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme, c’est l’humanité profonde qu’il retrouve. C’est ce Stéphane Hessel que l’on retrouve quelques dizaines d’années plus tard au côté de Kofi Annan pour élaborer les Objectifs du millénaire pour le développement.

Ensuite, je le dis souvent même si ça peut sembler un peu ridicule, il est le «fils» de Jeanne Moreau. Ses parents ont servi de modèles aux héros du film Jules et Jim [lire le portrait, page 14, ndlr]. Sa vie est un film qui reste à tourner. D’autant plus qu’elle (...)

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