« Ce n’est pas l’Afrique qui me donne, c’est moi qui donne à l’Afrique »

Le photographe Samuel Fosso dans un autoportrait mis en scène, pour « Tati— Le Chef qui a vendu l'Afrique aux colons », 1997.  - Credit:Samuel Fosso / Christophe Person
Le photographe Samuel Fosso dans un autoportrait mis en scène, pour « Tati— Le Chef qui a vendu l'Afrique aux colons », 1997. - Credit:Samuel Fosso / Christophe Person

Après 50 ans de carrière, Samuel Fosso, photographe africain, reconnu pour ses autoportraits et exposé dans les musées du monde entier, a choisi avec son agent Jean-Marc Patras, qui le représente depuis 20 ans, d'exposer sa célèbre série « Tati », réalisée en 1997, à la galerie parisienne Christophe Person. Un accès direct au marché de l'art et une première pour cette série emblématique. Samuel Fosso s'est confié au Point Afrique.

Le Point Afrique : Pourquoi ce choix, aujourd'hui d'être exposé dans une galerie, à Paris, chez Christophe Person, alors que par le passé très peu de vos œuvres ont été accessibles sur le premier marché ?

Samuel Fosso : J'ai déjà été exposé en France, après les Rencontres de Bamako en 1994. Ayant obtenu le premier prix, j'ai eu une exposition l'année suivante, ici à Paris. Mais c'est vrai que j'ai peu été présent en galerie. J'ai attendu. J'avais peur de la spéculation. Je voulais aussi avoir différentes séries avant d'exposer en galerie. En fait, je n'étais pas très pressé de mettre mes photographies sur le marché et je voulais d'abord travailler.

Maintenant, après 50 ans de carrière je trouve cela normal. L'an dernier, j'ai eu une belle rétrospective à la Maison européenne de la photographie (MEP) à Paris. Puis j'ai été exposé à Houston et à Princeton aux États-Unis, avant d'aller à São Paolo au Brésil, puis à Panama.

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