On n’a jamais été aussi près de ressusciter les mammouths grâce à cet essai réussi

On n’a jamais été aussi près de ressusciter les mammouths grâce à cet essai réussi.
VICTOR HABBICK VISIONS/SCIENCE P / Getty Images/Science Photo Libra On n’a jamais été aussi près de ressusciter les mammouths grâce à cet essai réussi.

ANIMAUX - Les fascinants animaux de l’Âge de glace pourraient un jour être de retour. L’entreprise Colossal, qui a pour but de ressusciter des espèces disparues, explique avoir fait un énorme pas dans sa recherche : elle aurait enfin élaboré dans ses laboratoires les cellules souches nécessaires pour créer des embryons de mammouth.

L’exploit, pas encore validé par la communauté scientifique puisqu’en attente d’une publication dans une revue à comité de lecture, a été rapporté par le journal Nature ce mercredi 6 mars. Les chercheurs auraient ainsi réussi à reprogrammer les cellules d’un éléphant d’Asie, ce qui permettrait de les modifier pour leur faire adopter les gènes d’un mammouth.

Leur objectif, « booster » un éléphant d’Asie, son cousin plus proche, pour le faire ressembler à un mammouth. En modifiant les séquences de son ADN, l’éléphant pourrait développer les caractéristiques qui rendaient cet animal particulièrement résistant au froid, comme les défenses recourbées ou l’épaisse couche de poils. La mise au point de cellules souches est un pas fondamental pour arriver à cet objectif.

Des cellules hyperpuissantes

Pour réussir cet exploit, les chercheurs avaient besoin d’étudier les cellules des éléphants d’Asie. Si cette tâche s’était montrée très compliquée jusqu’à présent, c’est parce que cette espèce est classée en danger d’extinction par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) depuis 1986. La solution ? Reprogrammer une cellule du corps de l’animal en cellule souche pluripotente, c’est-à-dire une cellule pouvant se différencier en tout type de tissu.

Pourtant, cette voie s’est avérée elle aussi plus difficile que prévu. En effet, les cellules des éléphants sont particulièrement résistantes à cette « reprogrammation » car dotées d’un gène qui protège ces animaux de la formation de mutations, pouvant donner origine à un cancer. L’équipe de Colossal a alors trouvé un moyen de détourner cette difficulté et a créé des lignes de cellules pluripotentes.

Comment ressusciter un mammouth ?

Ces cellules doivent servir à développer les aptitudes d’un mammouth dans son cousin éléphant, en modifiant certaines séquences génétiques. Le chemin pour créer des bébés mammouths est encore très long, et pourrait prendre des routes différentes.

Les cellules pourraient fournir les ingrédients pour créer directement un embryon de mammouth. Mais une autre méthode pourrait être de développer des gamètes à partir des cellules qui ensuite pourraient donner le fameux embryon. En d’autres termes, créer des cellules reproductrices d’éléphant d’Asie (une espèce protégée) in vitro, les féconder et enfin rajouter l’ADN de mammouth.

Si jusqu’ici tout semble déjà assez complexe, l’étape suivante ne l’est moins. Pour se développer en bébé mammouth, l’embryon obtenu devrait être implanté dans l’utérus d’une mère porteuse de l’espèce d’éléphant d’Asie et survivre à une grossesse de plus de 22 mois. Les chances d’échec sont réelles, sans même faire état des questions éthiques que pose l’utilisation d’une espèce déjà fortement menacée.

Mais ces cellules souches si précieuses pourraient justement jouer un rôle important dans la conservation de cette espèce en voie d’extinction. Si les chercheurs arrivent à produire des gamètes avec les cellules souches, on pourrait alors également préserver ces animaux de la disparition.

La communauté scientifique reste néanmoins plutôt sceptique devant les résultats et les objectifs affichés de Colossal. Les experts doivent tout d’abord confirmer que ces cellules souches sont effectivement capables de se différencier sans limites. Enfin, n’oublions pas que si jamais on réussit à ressusciter les mammouths de nos ancêtres, ils devront apprendre à vivre dans un monde bien différent qu’il y a 4000 ans.

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