N.E.R.D, chaos bonus

La formation en trio de Pharrell Williams revient avec un cinquième album brillamment inégal.

Avec toute l’admiration que l’on peut éprouver pour les succès récents de Pharrell Williams - du viral Happy, composé pour la BO de Moi, moche et méchant 2 à l’indécent Blurred Lines de Robin Thicke - et sa capacité à y exister à l’état gazeux quand ils sont embarrassants, on attend toujours, en quelque sorte, qu’il ressuscite.

C’est une malédiction plus douce que celles de la plupart des musiciens : le Californien a fait avancer si fort la pop avec Chad Hugo au sein des Neptunes entre la fin des années 90 et le milieu des années 2000 qu’il semble zoner dans des limbes trop confortables depuis que le duo a levé le pied, en gros après le chef-d’œuvre Hell Hath No Fury, produit pour les rappeurs de The Clipse en 2006.

Comme régulièrement depuis une décennie, on plaçait ainsi beaucoup d’espoirs indécents en ce retour aux affaires de N.E.R.D, le trio qu’il forme avec Hugo et son ami d’enfance Shay Haley et dont le dernier disque datait de 2010. Pas que le groupe soit le projet de Pharrell qui ait porté le plus haut le minimalisme brutal qui caractérise le versant le plus innovant de l’œuvre des Neptunes - pour tout dire,pour tout dire, les albums du trio ont plutôt œuvré pour l’évolution de l’album en folie postmoderne où tous les genres ont le droit de cité -, mais il reste pour le petit génie des studios devenu superstar YouTube son plus identifié espace de liberté.

Sans surprise ou presque, ce cinquième opus est donc farouchement chaotique et grogne à chaque changement de tempo - soit trois à quatre fois par chanson - sa volonté de faire tomber des murs, sortir des trends, en inventer des nouveaux. On y entend, souvent réduits à l’état de fragments puis encastrés les uns dans les autres en toute impunité, du rap électronique très innovant, de la techno rapide, du funk blanc à la Tom Tom Club, du jazz rock de la Côte Ouest, du hardcore de Washington, du ska à la Madness ou du (...)

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