Pedro Pinho : «Ce n’est pas le but qui compte, mais comment tu le fais»

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Membre du collectif de production Terratreme depuis neuf ans, le réalisateur revient sur le vent de liberté qui a soufflé pendant le tournage de «l’Usine de rien».

Pedro Pinho, dont l’Usine de rien est le premier long métrage de fiction, œuvre au sein du collectif de production Terratreme, créé en 2008 à Lisbonne avec cinq compagnons de cinéma - tour à tour réalisateur, chef opérateur, producteur, scénariste ou monteur. C’est d’un ton rieur qu’il raconte les aventures d’un film avant tout fabriqué en commun.

Pourquoi cette Usine de rien est-elle en fait une usine d’ascenseurs ?

L’usine qu’on a trouvée, par une coïncidence incroyable avec notre histoire, était en autogestion depuis 1975, on ne savait pas que ça existait encore. Elle a fermé en 2016, pendant le montage du film. C’était une usine d’ascenseurs. Il n’y a pas de métaphore là-dedans, bien qu’on puisse évidemment en trouver.

Certains des acteurs y travaillaient ?

Oui, Sandra, l’ouvrière, et certains qui ont des rôles secondaires. D’autres étaient de la zone. Hermínio travaillait à 50 mètres de là, son emploi était en suspens, il était payé sans travailler parce qu’il n’y avait plus assez de demande. Il est arrivé le premier jour du tournage avec sa lettre de licenciement signée du jour même : il était en train de vivre ça de façon explosive. C’était urgent pour tout le monde. Quand je racontais ce qu’on allait faire, je sentais que faire ce film était encore plus important pour eux que pour moi. La scène où Hermínio se met à crier, c’est quelque chose que j’avais cherché, je l’avais poussé à faire sortir ça pour le film. On s’est demandé au montage si ce n’était pas trop. Trop mélodramatique, parce que trop vrai. Mais j’ai eu envie, dans tout le film, d’explorer partout la frontière, de chercher la limite de ce qu’on appelle en portugais piroso, une sorte de kitsch, de mauvais goût dans la forme. Pour faire ce film, il fallait se tenir sur la limite de l’acceptable.

C’est la même histoire que celle du film (...) Lire la suite sur Liberation.fr

«L’Usine de rien», création en chaîne
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