Le gouvernement américain n’a plus le droit d’emprunter et tente d’éviter un défaut de paiement

Le compte à rebours est lancé : le plafond de la dette publique américaine a été atteint, a prévenu la secrétaire au Trésor Janet Yellen dans une lettre au Congrès jeudi 19 janvier, annonçant qu’elle allait devoir prendre des “mesures extraordinaires” afin que le gouvernement puisse continuer à payer ses factures, rapporte la radio publique NPR.

Vendredi, depuis le Sénégal où elle est en déplacement officiel, Mme Yellen a averti que les États-Unis pourraient connaître une récession et “provoquer une crise financière mondiale” en cas de défaut de paiement – le premier de l’Histoire –, qui finira par arriver si le Congrès ne parvient pas à relever ce plafond à temps. “Cela pourrait éventuellement arriver dès le début du mois de juin” a confié la ministre de l’Économie américaine à la chaîne de télévision CNN.

“Si cela se produisait, nos coûts d’emprunt, et ceux de chaque Américain, augmenteraient”, a-t-elle poursuivi, au micro de la journaliste de CNN, Christiane Amanpour. De surcroît, “le non-paiement des sommes dues aux détenteurs d’obligations, aux bénéficiaires de la sécurité sociale ou à notre armée entraînerait sans aucun doute une récession de l’économie américaine, ainsi sans doute qu’une crise financière mondiale.” Pour finir ce tableau noir, “cela saperait certainement le rôle du dollar en tant que monnaie de réserve utilisée dans les transactions partout dans le monde”, a-t-elle ajouté.

Des mesures comptables pour gagner du temps

Quelles sont ces “mesures extraordinaires” auxquelles le Trésor va recourir pour retarder cette sombre perspective ? Le site d’information de Washington The Hill liste quelques-unes de ces manœuvres comptables, comme la “vente d’investissements pour lever des liquidités” ou la “suspension de nouveaux investissements dans (divers) Fonds de pension de fonctionnaires” afin de ne pas générer de nouvelles dettes.

Il ne s’agit toutefois que d’un “sursis”, met en garde The Hill, qui rappelle que si plusieurs prédécesseurs de Yellen avaient dû suivre “une voie similaire”, les législateurs avaient toujours fini par “trouver une solution”. Ce fut notamment le cas en 1995, en 2011, 2013, ou en 2021, à chaque fois sous une présidence démocrate tenue en otage par un Congrès républicain… Avec à chaque fois un “succès mitigé” pour ce dernier, se souvient le Washington Post. En sera-t-il de même cette fois-ci ?

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