Nétanyahou, “chef pyromane d’un gouvernement d’incendiaires”, renvoie son ministre de la Défense

Pour Ha’Aretz, pas de doute, Yoav Gallant a été “viré parce qu’il a fait son devoir”. C’est-à-dire, précise le quotidien de gauche, pour avoir alerté sur le “danger clair, immédiat et réel” présenté, selon le désormais ex-ministre israélien de la défense, par la réforme judiciaire contestée de Benyamin Nétanyahou.

Samedi soir, alors que le premier ministre était encore au Royaume-Uni, M. Gallant a exprimé publiquement son inquiétude alors que l’opposition à la réforme - qui réduirait le pouvoir de la cour suprême - rassemble des milliers de personnes dans les rues depuis des semaines. Il a “brisé les rangs de manière spectaculaire”, commente CNN, et “ouvert une brèche dans une coalition gouvernementale à l’équilibre déjà délicat”, ajoute le site de la chaîne américaine.

Résultat, raconte Ynet, le chef du gouvernement a “convoqué Gallant dans son bureau” pour lui annoncer qu’il avait perdu sa confiance. Un collaborateur de M. Nétanyahou a justifié la décision par l’absence de coordination avec le premier ministre et “un sabotage des efforts en vue d’une solution”. Un choix applaudi par Itamar Ben-Gvir, le ministre de la sécurité appartenant à l’extrême droite, remarque la BBC.

Le Washington Post note que ce renvoi “a accéléré l’un des crises domestiques les plus sérieuses de l’histoire d’Israël”. Quelques minutes après son officialisation, des manifestants sont descendus dans les rues, “agitant des drapeaux israéliens et criant dé-mo-cra-tie”. Ha’Aretz rapporte que 23 maires ont annoncé leur intention de démarrer une grève de la faim et que des universités se sont mises en grève.

Ynet évoque une “tempête” dans la politique israélienne, même si “de nombreux membres du Likoud”, le parti de M. Gallant, “ont refusé d’adresser l’essence de son avertissement et l’ont attaqué pour son appel à mettre un terme à la législation”.

La Maison Blanche invite au compromis

Si l’ex-ministre de la défense a fait part de sa préoccupation pour la sécurité de l’État, c’est parce qu’il a constaté un rejet d’une partie des réservistes de l’armée, “une clé des activités de routine” de Tsahal, insiste Times of Israel. Certains ont dit qu’ils “ne pourraient pas servir un Israël non démocratique”, indique le site. Et c’est justement ce qui est reproché à la réforme préparée par le gouvernement Nétanyahou. La division au sein de la société israélienne sur ce dossier laisse penser aux ennemis du pays que l’État hébreu est en situation de faiblesse aujourd’hui d’après Times of Israel.

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