Le Népal interdit TikTok, une question d’“harmonie sociale”

TikTok menace la santé mentale des plus jeunes. Cette accusation gagne de plus en plus de terrain dans le monde : lundi 13 novembre, le Népal a décidé d’interdire TikTok, le gouvernement “estimant que le refus du réseau social de lutter contre les contenus haineux nuisait à l’“harmonie sociale’”, rapporte The New York Times.

Certes, “l’interdiction d’un petit pays de l’Himalaya aux 30 millions d’habitants ne devrait pas avoir d’effet majeur” sur l’application et son “milliard d’utilisateurs dans le monde”, pense le quotidien américain. Mais il s’agit d’“un nouveau signe inquiétant” pour le réseau social propriété du chinois ByteDance, qui fait face à des menaces de restriction d’utilisation émanant “des gouvernements du monde entier”.

L’Inde l’a interdit avec une douzaine d’autres applications chinoises en 2020, après des tensions militaires à la frontière chinoise dans l’Himalaya. Les États-Unis, l’Union européenne et le Canada l’ont placé sous surveillance et le soupçonnent de laisser les autorités de Pékin accéder aux données privées de ses utilisateurs.

Des violences en ligne aux couvre-feux

Le Népal “se trouve coincé entre ses deux voisins géants”, rappelle le correspondant du journal dans le pays, “mais son inquiétude porte moins sur l’utilisation abusive par la Chine que sur l’harmonie intérieure”. Les autorités considèrent que TikTok ne contrôle pas la diffusion sur sa plateforme de “contenus qui attisent la haine religieuse, la violence et [encouragent] les abus sexuels”. Des contenus qui ont “conduit à des affrontements hors ligne, obligeant à instaurer des couvre-feux et à déployer la police”.

C’est à partir d’attaques en ligne “entre hindous, musulmans et certaines communautés autochtones au sujet de l’abattage des vaches, considérées comme sacrées par un grand nombre d’hindous”, que les heurts se sont multipliés.

L’application est pourtant de plus en plus populaire au Népal, où elle compte 2,2 millions d’utilisateurs actifs. Des défenseurs des droits humains “s’inquiètent de ce que le gouvernement tente de restreindre la liberté d’expression sous prétexte de protéger l’‘harmonie sociale’”, souligne le New York Times. Pour Taranath Dahal, de l’ONG népalaise Freedom Forum, le pays “se dirige vers une société de plus en plus étroitement contrôlée”.

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