Les mystérieux chants des baleines ont enfin été décryptés par ces chercheurs

BIODIVERSITÉ - Bavardes, bruyantes, les baleines gratifient les océans de chants depuis des centaines de milliers d’années. Mais ce n’est que récemment que les chercheurs ont découvert comment elles produisaient tous ces bruits. Plus précisément, une étude parue le 21 février dans la revue Nature détaille comment ces géants des mers arrivent à dialoguer sous l’eau.

Cette énorme baleine préhistorique pourrait être l’animal le plus lourd ayant jamais existé sur Terre

Ces derniers sont « absolument cruciaux pour leur survie, car c’est le seul moyen pour eux de se retrouver et de s’accoupler dans l’océan », a expliqué pour la BBC le professeur Coen Elemans, de l’Université du Danemark du Sud, qui a dirigé l’étude. Cette nouvelle étude est une vraie avancée. Si les baleines sont les plus gros animaux de la planète, elles font partie « des plus énigmatiques qui aient jamais vécu sur la planète », a ajouté le chercheur.

D’après ces nouvelles recherches, le groupe des baleines à fanons, qui regroupe 14 espèces parmi lesquels on retrouve la baleine à bosse ou la baleine bleue, a développé une sorte de boîte vocale qui leur permet d’émettre des sons très puissants. Concrètement, c’est très différent des humains qui utilisent leurs cordes vocales.

Pour connaître le fonctionnement du chant des baleines, l’équipe de chercheurs a mené une expérience sur le larynx (une partie du corps qui se situe après la trachée) récupéré de trois carcasses de baleines échouées. Ils ont ensuite soufflé de l’air à travers les structures massives pour produire le son.

Une boîte pour chanter

Chez les humains, notre voix provient des vibrations provoquées par l’air qui passe sur nos cordes vocales. Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, pour les baleines à fanons, l’organe qui produit le son est une grande structure en forme de U avec un coussin de graisse au sommet du larynx. Cette anatomie vocale particulière leur permet de chanter en recyclant l’air, ce qui évite d’inhaler de l’eau.

Kate Stafford, experte en communication avec les baleines, de l’Université d’État de l’Oregon, qui a qualifié l’étude de « révolutionnaire ». En effet, « la production et la réception du son sont le sens le plus important pour les mammifères marins » a expliqué la chercheuse pour la BBC. L’étude revêt donc d’une importance particulière, et ces implications pourraient même aller plus loin. En effet, les chercheuses ont peut-être trouvé pourquoi l’activité humaine détraque autant les baleines, les faisant parfois mystérieusement s’échouer sur les plages.

Les chercheurs ont produit des modèles informatiques des sons et ont découvert que le chant des baleines à fanons est limité à une fréquence bien précise. Or cette dernière chevauche le bruit produit par les navires de transport. « Ils ne peuvent pas simplement choisir, par exemple, de chanter plus haut pour éviter le bruit que nous faisons dans l’océan », a expliqué le professeur Coen Elemans.

Bien que les sons soient très, très bruyants (et perceptible sur plusieurs centaines de kilomètres), l’étude a démontré que le bruit océanique pouvait empêcher les baleines de communiquer sur de longues distances. Une preuve de plus témoignant des dommages causés par la pollution sonore des océans, qui s’accumulent depuis des décennies.

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