Un musée de l’Holocauste va ouvrir dans Fortnite, son créateur reçoit un torrent de haine sur Twitter

JEUX VIDÉOS - C’est une première dans le monde du jeu vidéo : Fortnite va bientôt accueillir son musée sur l’Holocauste. Un projet développé par Luc Bernard, créateur du jeu « The Light of the Darkness », dans lequel un joueur incarne les membres d’une famille juive française originaire de Pologne sous le régime de Vichy. Son objectif avec ce musée est de rendre l’histoire de l’Holocauste accessible au plus grand nombre, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en haut de l’article. Mais cette annonce a aussi déclenché une vague de haine en ligne contre son créateur.

Un musée accessible au plus grand nombre

L’idée de créer un musée virtuel dédié à la Shoah dans Fornite s’inspire d’un autre projet vidéoludique. En août 2021, Epic Games (le studio qui a développé Fornite) en partenariat avec TIME Studios, proposait aux joueurs de revenir en 1963, à l’époque du célèbre discours de Martin Luther King Jr. devant le Lincoln Mémorial, à Washington DC. Les joueurs pouvaient également se balader dans un musée racontant l’histoire des droits civiques aux États-Unis. Une inspiration pour Luc Bernard et son équipe.

Interviewé par Le HuffPost, il explique avoir eu du mal à accéder à certains informations sur l’Holocauste durant son enfance. « J’ai grandi en Haute-Saône où on n’avait pas de musée et lors de ma scolarité, on n’a jamais rencontré de survivant. Mon professeur nous a montré le film La liste de Schindler mais c’est tout. De plus, la majorité des gens n’ont pas forcément accès aux musées, or aujourd’hui avec internet on est connecté au niveau mondial donc cette initiative c’était vraiment une manière d’y donner accès à tout le monde ».

Illustration du musée de l’Holocauste sur Fortnite publiée sur le compte Twitter de Luc Bernard
Illustration du musée de l’Holocauste sur Fortnite publiée sur le compte Twitter de Luc Bernard

Luc Bernard compte également inclure l’histoire de communautés dont on entend moins parler, comme celle des personnes queers ou des juifs séfarades. « Les colonies françaises de l’époque étaient régies par le gouvernement de Vichy, donc la vie n’était pas facile non plus pour les juifs d’Afrique du Nord ».

L’antisémitisme sur Twitter

Lorsque Luc Bernard annonce le 2 août sur son compte X (anciennement Twitter) qu’Epic Games a approuvé son projet de musée virtuel sur l’Holocauste, il raconte avoir reçoit deux types de réactions : « celle de la communauté des gamers qui ont dit que c’était génial » et une autre qui au contraire a été très violente.

« Twitter c’est vraiment le pire endroit pour être juif en ce moment. J’ai reçu plein de trucs, des photos ou des vidéos de moi qui va à Auschwitz, des gens qui m’écrivent en me disant qu’ils veulent terminer le génocide et je recevais ça par milliers. C’est surtout que Nick Fuentes, un néo-nazi, suprématie blanc très connu aux États-Unis a découvert le projet et a envoyé tous ses followers contre moi. Ça fait plusieurs jours que ça ne s’arrête pas. »

Afin de respecter le lieu, Epic Games a désactivé plusieurs fonctionnalités de Fortnite. Les joueurs ne pourront pas détruire des objets ou encore danser dans le musée. La visite sera également restreinte à un seul joueur, impossible donc de se réunir à plusieurs.

« On m’a aussi demandé comment j’allais faire pour éviter que les gens n’y fassent n’importe quoi. Ce que j’ai mis en place limitera tout ça. Après, je sais que les gens peuvent toujours faire des captures d’écran et en faire ce qu’ils veulent mais même à Auschwitz, il y a des personnes qui prennent des selfies », explique Luc Bernard. Bien qu’aucune date de sortie n’ait été communiquée, le musée devrait être disponible sur Fortnite d’ici quelques semaines.

À voir également sur Le HuffPost :

Le mémorial de la Shoah raconte comment la musique rythmait la vie des camps nazis

La mémoire de la Shoah est-elle en danger alors que les derniers témoins nous quittent?