Municipales en Israël : percée des partis ultraorthodoxes à Jérusalem

Mardi 27 février, quelque 7 millions d’électeurs israéliens, juifs comme arabes, étaient appelés à participer aux élections locales, dont 241 scrutins municipaux. Et si on aurait pu croire que les massacres du 7 octobre et le contexte de guerre totale entre Israël et le Hamas auraient un effet sur la participation, “c’est tout le contraire qui s’est passé”, souligne la journaliste Tali Heruti-Sover dans The Marker, le supplément socio-économique de Ha’Aretz.Le taux de participation de 2024 n’a été que de 49 %, contre 56 % en 2018.”

Parmi les grandes villes, souligne-t-elle, “c’est Bnei Brak [une banlieue ultraorthodoxe de Tel-Aviv de 215 000 habitants] qui affiche le plus fort taux de participation, avec 61,5 % d’inscrits à avoir voté. Elle est suivie d’Ashdod (45,1 %), Tel-Aviv - Jaffa (40 %), Haïfa (38,7 %) et Jérusalem (30,8 %).”

Centre de tous les intérêts, les deux métropoles de Jérusalem et Tel-Aviv ont vu les résultats de 2018 confirmés et renforcés.

“À Tel-Aviv, le maire sortant, Ron Huldaï (Avoda, travailliste), au pouvoir depuis un quart de siècle, a remporté haut la main l’élection municipale et est en mesure de reconduire une majorité laïque et de centre gauche”, explique Shalom Yerushalmi dans Zman Yisraël, la version en hébreu du Times of Israel.

Un système électoral “assez particulier”

À Jérusalem, le sortant conservateur, Moshe Leon, a été réélu au scrutin direct avec un score historique de 81 %. Mais, tempère Shalom Yerushalmi, “Leon n’aura d’autre choix que de composer avec les listes ultraorthodoxes qui viennent, elles, de remporter une victoire sans précédent avec 16 sièges sur 31 et ont écrasé ce qu’il restait de listes laïques ou libérales”.

Le système électoral israélien est en effet “assez particulier”, rappelle Sivan Hilaï dans Yediot Aharonot. “Les électeurs disposent de deux bulletins de vote, l’un pour l’élection directe du maire ou du chef de conseil local et régional, l’autre pour l’élection de liste. La loi électorale stipule que tout candidat à la mairie ayant obtenu plus de 40 % des voix est élu dès le premier tour. Enfin, il ne suffit pas d’être élu maire au scrutin direct, encore faut-il que le vainqueur parvienne à mettre sur pied une coalition avec les listes.”

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