Ces multinationales qui renoncent à prendre l’avion

Le chemin vers la décarbonation des voyages professionnels promet d’être encore long, si l’on en croit la dernière étude de l’ONG bruxelloise Transport & Environnement (T&E), relayée par El País.

La troisième édition du classement Travel Smart analyse l’effort en la matière de 328 multinationales qui ont leur siège en Europe, en Inde ou aux États-Unis. Elle est basée sur une douzaine d’indicateurs tels que le bilan de leurs émissions liées aux voyages en avion, leurs objectifs de décarbonation affichés ou encore la qualité et la fréquence des reportings qu’elles publient. Les entreprises reçoivent une note allant de A à D – cette dernière sanctionnant l’absence d’efforts pour réduire le CO2 lié aux voyages aériens.

El País souligne que les multinationales jouent un rôle clé dans la maîtrise des émissions. “Les vols d’affaires représentent environ 30 % des émissions totales de l’aviation en Europe, selon les calculs de T&E.” Or il apparaît que 85 % d’entre elles “n’ont pas de plans crédibles pour réduire le nombre de voyages en avion et pour les remplacer par des déplacements en train ou des téléconférences”.

Netflix et Apple épinglés

Seules 16 grandes entreprises décrochent la note A. C’est notamment le cas de Pfizer, AstraZeneca, HSBC ou Ericsson. L’assureur Mapfré est l’unique entreprise espagnole classée dans le peloton de tête, qui compte également une seule entreprise française : Crédit agricole. “C’est un signe inquiétant que la plupart des entreprises n’agissent pas assez rapidement ou ne démontrent pas un véritable engagement pour réduire les émissions liées aux voyages aériens”, déplore T&E.

L’ONG épingle en particulier Netflix et Apple, “qui font campagne sur la réduction des émissions, mais comptent parmi les 25 entreprises qui consomment le plus de voyages en avion dans le monde”. Parmi les entreprises françaises, Bouygues et Saint-Gobain sont également classées dans les lanternes rouges.

T&E distingue en revanche une entreprise d’ingénierie et de conseil comme Arcadis, qui a son siège à Amsterdam et qui a pour objectif de réduire de 50 % d’ici 2025 ses émissions liées au transport aérien. Les employés amenés à voyager à moins de 700 km de leur bureau sont désormais priés d’opter pour le train. Quant aux autres, ils se voient dotés d’un budget carbone à ne pas dépasser.

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