La Mule (France 3) : Le mea Culpa de Clint Eastwood envers ses enfants

On lui donnerait le bon Dieu sans confession. À 87 printemps, Leo Sharp, sympathique horticulteur réputé pour ses lys d’un jour, avec lesquels il a collectionné les prix dans les concours floraux, débute une nouvelle vie de hors-la-loi ! Pour payer ses traites, l’ancien entrepreneur prospère accepte, sans demander de quoi il s’agit (il le sait parfaitement, mais joue l’inconscience sénile), de convoyer, dans son vieux pick-up, un paquet du Mexique vers les États-Unis. Une balade de santé. En quelques mois, celui que les trafiquants qui l’emploient appellent Tata, d’abord avec un mépris railleur, puis une déférence admirative, devient la meilleure mule d’un cartel mexicain. La brigade des stups US, la célèbre DEA, est en alerte, mais pendant plusieurs années, Sharp passe à travers les mailles de leur filet. Qui soupçonnerait un paisible papy débonnaire ?

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Une histoire inspirante

Lorsque Eastwood découvre ce fait divers dans le New York Times, en 2014, il sourit, mais n’y prête guère attention… tout en notant que Sharp et lui ont le même âge. Mais plus question pour lui de jouer. N’a-t-il pas magnifiquement rendu les armes dans l’excellent Gran Torino, son dernier rôle, en 2008 ? Sauf que le scénario tiré de cette histoire arrive un jour sur son bureau. Ce rôle est pour lui. Si Clint décide de revenir à l’écran, c’est, confie-t-il, pour un détail qui l’avait séduit : Sharp était pépiniériste. Cela faisait écho au souvenir de son grand-père fermier.

Un voyage introspectif

Et voilà donc l’acteur de légende dans la peau de ce papy dealeur, rebaptisé Earl Stone, qui, au « go fast » des trafiquants, préfère le « go slow », le transport pépère de centaines de kilos de cocaïne. Conscient du temps qui passe, même s’il refuse de « penser et d’agir comme un vieillard », Clint fait de cette odyssée criminelle, qui ne manque pas d’humour, l’occasion d’un voyage introspectif. Car à travers Earl, qui affronte son passé en accompagnant son ex-femme dans la maladie, et qui renoue avec sa fille, qu’il a négligée, Eastwood fait son autocritique.

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