Mozart chauffé aux énergies Fazil

L'actualité choisie de la grande musique traitée en de petites formes. Cette semaine, une rencontre avec le pianiste turc Fazil Say.

Cette semaine, une interview avec Fazil Say, un quiz sur l'actualité institutionnelle et la chronique en partenariat avec France Musique.

L'interview : Fazil Say

Fazil Say, pianiste athée entre la Turquie et l'Allemagne, le jazz et Mozart (Photo Marco Borggreve).

Ces derniers temps, il était plus coutumier des médias pour les suites de ses péripéties judiciaires que pour sa musique. Fort heureusement, depuis que le pianiste turc de 46 ans a été acquitté de ses présumées insultes à l’encontre des valeurs religieuses, début septembre, l’attention se reporte non plus sur ce qu’il a écrit sur Twitter («tous les cons, la pègre, les bouffons et les voleurs sont aussi des Allahistes. Est-ce un paradoxe ?») mais sur ce qu’il interprète. En l’occurrence sur l’intégrale des sonates de Mozart que Say a enregistré au Mozarteum de Salzbourg.

L’habitué des crossovers et des panachages jazz y livre des interprétations tout à fait conventionnelles dans la restitution de la partition mozartienne, mais ô combien fluides et naturelles, rondes et lumineuses dans les chemins et les intentions proposées. Lui aussi de nature ronde, de taille moyenne, voûté, il est vêtu de noir ce mardi matin pluvieux quand nous le rencontrons dans les locaux de Warner. Banane en cuir, veste à fines rayures, sourire malin et mèche noire oscillant métronomiquement sur son front, il ne parlera pas de politique, que ce soit à propos de la situation en Turquie ou de la sienne propre. Il n’évoquera que Mozart.

Dans le livret du coffret vous donnez un nom à chacune des sonates et vous lui inventez une histoire…

Oui, je pense à des choses que j’ai ressenties en jouant ou en écoutant ces pièces et que j’ai envie de transmettre. Cela me paraît important de les habiller ainsi, car Mozart est aussi un très grand compositeur d’opéra, et il a tissé certaines de ses sonates (...)

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