Moyen-Orient. Au Kurdistan irakien, la dérive autoritaire du pouvoir

Cinq activistes et journalistes critiques des autorités de la région semi-autonome kurde du nord de l’Irak, sur laquelle deux familles exercent leur mainmise, ont été condamnés à de lourdes peines de prison dans une certaine indifférence, rapporte le Financial Times.

La récente condamnation à six ans de prison de trois journalistes et de deux activistes pour espionnage au profit de pays étrangers ou incitation à la lutte armée “braque les projecteurs sur la dérive autoritaire” dans la région semi-autonome du Kurdistan irakien, écrit le Financial Times :

Ce qu’ils ont en commun, c’est d’avoir organisé ou rendu compte des manifestations contre le gouvernement pour le non-paiement des salaires des fonctionnaires en 2020. Ils ont tous été accusés de menacer la sécurité nationale.”

Ces jugements, confirmés en appel début mai, “n’ont suscité que de rares condamnations internationales”, note le quotidien économique britannique, notamment de la part des pays occidentaux “qui comptent sur le Kurdistan irakien pour faire rempart au terrorisme islamiste”.

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“Travail dangereux”

L’une des cinq personnes condamnées est Sherwan Sherwani, un journaliste de 38 ans. Pendant quinze ans, il a écrit des articles critiquant le gouvernement du Kurdistan et rendant compte des manifestations antigouvernementales. Mais Sherwani a aussi relayé “les allégations de violations des droits de l’homme et d’accaparement de terres par des officiels”, écrit le Financial Times. Selon le quotidien, sa femme savait que son mari “faisait un travail dangereux” :

Il a ignoré les demandes de sa femme d’arrêter d’écrire, et ignoré le soutien traditionnel de sa famille au Parti démocratique du Kurdistan contrôlé par la puissante famille des Barzani.”

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