Des mouvements islamistes s’opposent au concert de Coldplay à Jakarta

“À l’approche du jour J, la vague de rejet du concert du groupe Coldplay le 15 novembre à Jakarta s’intensifie de plus en plus”, observe le média en ligne Tirto.id. Cette vague est menée par le Mouvement national anti-LGBTQI (Geranati), composé de plusieurs leaders religieux islamistes et d’anciens membres du Front de défense de l’islam (FPI), interdit en 2020 par le gouvernement indonésien en raison d’agissements violents. Ce sont ces mêmes militants extrémistes qui, en décembre 2016, ont réussi à mobiliser des milliers de leurs sympathisants dans des manifestations pour faire tomber le gouverneur sino-indonésien de la capitale, Basuki Tjahaja Purnama, et à le faire condamner à deux ans de prison pour blasphème.

“Pourquoi nous battons-nous ? Il en va du maintien de la moralité de la nation”, a déclaré, le 9 novembre, le porte-parole de Geranati, Novel Bamukmin, précisant que son mouvement n’agissait pas contre la musique, mais qu’il voulait juste avoir la garantie que le concert de Coldplay ne serait pas une tribune en soutien à la communauté LGBTQI. “Et s’il n’y a pas de réponse claire, nous nous rassemblerons le 15 novembre. Peut-être encerclerons-nous le GBK [le stade où doit se dérouler le concert] ou, avant cela, l’aéroport ou l’hôtel.”

Le critique musical Aris Setyawan explique à Tirto.id que ce mouvement de rejet du concert de Coldplay ne doit pas être considéré comme un fait anodin. S’il s’amplifie et se répète, il risque de menacer l’industrie du spectacle en Indonésie, “qui ne fournit pas seulement du divertissement aux mélomanes. C’est une économie créative qui génère beaucoup d’argent.” Le gouvernement indonésien va percevoir l’équivalent de plus de 1,2 million d’euros de taxes sur la billetterie du concert, dont tous les billets vendus en ligne en mai 2023 se sont arrachés en quelques minutes à des prix allant de 50 à 700 euros.

Tirto.id rappelle que déjà, à cette époque, le ministre du Tourisme et de l’Économie créative, Sandiaga Uno, avait affirmé “qu’il ne s’opposait pas aux opinions rejetant le concert de Coldplay à Jakarta, que les pays démocratiques offraient un espace pour exprimer des critiques et des points de vue différents. Mais que le devoir du gouvernement était d’assurer la sécurité et le respect de la loi.”

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