Mouvement propalestinien sur les campus : la répression menace d’“enflammer les tensions”
“Plus de cent étudiants ont été arrêtés jeudi 18 avril, après que l’université Columbia a fait appel à la police pour démanteler un campement de manifestants propalestiniens”, respectant ainsi la promesse faite, la veille, au Congrès par la présidente de l’établissement, qui s’était déclarée prête à réprimer les organisateurs et les personnes participant à des manifestations non autorisées, rapporte le New York Times.
“J’ai pris cette mesure extraordinaire parce qu’il s’agit de circonstances extraordinaires”, a déclaré la présidente de l’université, Nemat Shafik. Celle-ci avait été convoquée, la veille, à une audition devant le Congrès de Washington pour évoquer les tensions au sein de l’université new-yorkaise, secouée depuis des mois par des manifestations propalestiniennes, et les mesures prises pour lutter contre l’antisémitisme sur son campus.
“Cela ne fera qu’encourager la mobilisation”
Au lieu de calmer les esprits, ces arrestations massives et tactiques répressives “pourraient enflammer les tensions sur les campus”, souligne le quotidien new-yorkais, qui explique dans un second article que la présidente de l’université “a rompu avec une tradition vieille de plusieurs décennies en faisant appel à la police pour réprimer cette manifestation et démanteler le campement sur le campus de l’université”.
De leur côté, les manifestants ont promis que tout effort visant à démanteler le campement ne ferait que renforcer leur détermination. “Ils peuvent nous menacer autant qu’ils veulent avec la police, mais au bout du compte, cela ne fera qu’encourager la mobilisation”, a ainsi déclaré, avant les arrestations, Maryam Alwan, une étudiante en dernière année et militante propalestinienne.
Le quotidien new-yorkais rappelle que l’histoire de l’université Columbia avait été durablement marquée par “la répression policière brutale que ses administrateurs avaient autorisée en 1968 contre les étudiants protestataires qui occupaient les bâtiments universitaires”. L’ampleur des arrestations et le déchaînement de violence avaient terni la réputation de l’université et l’avaient amenée à adopter des réformes en faveur de l’activisme étudiant.
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