Mouvement de colère aux funérailles de l’Iranienne Mahsa Amini, morte après son arrestation par la police des mœurs

Originaire de Saqqez, dans le nord-ouest de l’Iran, Mahsa Amini, 22 ans, était en déplacement dans la capitale Téhéran, mardi 13 septembre, quand elle a été arrêtée par la police des mœurs parce qu’elle n’aurait pas respecté les règles du code vestimentaire qui prescrivent notamment aux femmes de se couvrir la tête, indique la BBC, qui précise que “d’après des témoins oculaires, elle a été frappée à l’intérieur d’une fourgonnette de police et est ensuite tombée dans le coma. La police iranienne a rejeté ces allégations affirmant qu’elle avait été victime d’une ‘soudaine insuffisance cardiaque’.”

Mahsa Amini a été conduite à l’hôpital Kasra de Téhéran et son décès a été annoncé trois jours plus tard, suscitant une vive émotion dans le pays.

D’après le compte rendu prudent du média public britannique, un mouvement de colère s’est levé lors de ses funérailles, qui ont eu lieu dès ce samedi 17 septembre. “Certaines femmes auraient ôté leur voile pour protester contre l’obligation de port du hidjab”, écrit la BBC, dont le journaliste Shayan Sardarizadeh relaie sur Twitter des vidéos des événements. On peut notamment voir l’assistance crier “mort au dictateur”. Certaines personnes se seraient ensuite dirigées vers le bureau du gouverneur local pour protester contre le décès de la jeune femme et, “d’après des vidéos que BBC Persian [la version en farsi du média] a reçu et vérifié, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants.” D’autres médias parlent plus spécifiquement de gaz lacrymogène.

Le journaliste rapporte aussi la tenue d’une autre manifestation le jour même, à Sanandaj.

Contre-récit

De son côté, “la télévision d’État a diffusé vendredi des images montrant prétendument la jeune femme tombant au sol après s’être disputée avec une femme à propos de sa tenue, rapporte la Deutsche Welle. Il est impossible de vérifier cette vidéo, qui semble avoir été trafiquée.”

Le site de la BBC cite enfin l’organisation Netblocks, qui fait un travail de veille sur la cybersécurité et la gouvernance d’Internet, “selon laquelle, depuis l’annonce de la mort de Mme Amini, la connexion a été interrompue en plusieurs endroits du pays, dont la capitale Téhéran et Saqqez. De nombreuses personnes ont déclaré qu’elles n’avaient pas pu charger de vidéos sur Instagram ou envoyer du contenu via Whatsapp.”

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