La motion de censure la plus dangereuse pour Borne déposée

Aucun membre du groupe LR n’a signé cette motion « transpartisane », qui devrait être examinée lundi 20 mars.

POLITIQUE - Les dés sont jetés. Ce vendredi 17 mars, le président du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), Bertrand Pancher, a annoncé le dépôt d’une motion de censure « transpartisane » après l’utilisation de l’article 49.3 sur la réforme des retraites par Élisabeth Borne. Celle-ci sera portée par le très expérimenté Charles de Courson, député de la Marne.

Elle a été signée par 91 députés, dont 16 de LIOT, et des membres des quatre groupes de la Nupes, celui de La France insoumise compris. En revanche, aucun membre du groupe Les Républicains n’a joint sa signature à cette motion visant à faire tomber Élisabeth Borne. Et conformément au souhait de LIOT, aucune signature RN n’a été sollicitée.

« Je regrette que mes collègues de LR ne soient pas signataires, mais j’espère qu’ils seront nombreux à la voter », a déclaré Bertrand Plancher face à la presse, alors qu’il faudrait une trentaine de voix venant de la droite pour provoquer la démission du gouvernement. Selon lui, « le vote de cette motion permettra de sortir par le haut d’une crise politique profonde ».

Dans un communiqué commun, les groupes de la Nupes assument « utiliser tous les outils insititutionnels à leur disposition » pour faire reculer le gouvernement sur la réforme des retraites. « Face à la tentative de coup de force du gouvernement pour imposer une réforme qui maltraite des millions de nos compatriotes, nous devons opposer notre détermination », poursuivent les élus de gauche.

Cette motion de censure est la plus dangereuse pour Élisabeth Borne. Présentée comme « transpartisanne » et déposée par LIOT, celle-ci devrait s’attirer les votes de toute la gauche et du Rassemblement national, à l’inverse d’une motion de censure du RN qui serait boudée par la gauche. Le fait que celle-ci soit portée par des élus centristes pourraient également permettre des votes venant de la droite. Assez pour faire tomber la Première ministre ? Réponse, selon toute logique, lundi 20 mars.

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