Moscou et Ankara signent un accord sur la livraison de missiles S-400

Le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan. La Turquie et la Russie ont signé vendredi un accord portant sur la livraison à Ankara de missiles sol-air S-400 de conception russe. /Photo prise le 11 décembre 2017/REUTERS/Umit Bektas

ANKARA (Reuters) - La Turquie et la Russie ont signé vendredi un accord portant sur la livraison à Ankara de missiles sol-air S-400 de conception russe, rapporte le gouvernement turc.

Les deux pays travaillaient depuis plus d'un an sur ce contrat, estimé à 2,5 milliards de dollars (2,1 milliards d'euros).

Cité mercredi par le quotidien Kommersant, le directeur du conglomérat public russe des industries de défense Rostec évoquait la vente de quatre batteries de S-400. Sergueï Tchemezov ajoutait que les premières livraisons étaient prévues pour mars 2020.

Dans un communiqué, le sous-secrétariat turc pour les industries de défense a précisé vendredi que les premières livraisons étaient effectivement attendues au premier trimestre 2020 mais n'a évoqué que l'achat de deux batteries de missiles.

Ces batteries seront utilisées de manière indépendante par des personnels turcs, et non par des conseillers russes, a-t-il ajouté.

La fourniture de missiles russes à la Turquie inquiète les alliés d'Ankara au sein de l'Otan, notamment parce que les missiles S-400 ne peuvent pas être intégrés aux structures militaires de l'Alliance atlantique.

Outre la Russie, la Turquie cherche à étendre sa coopération dans les projets d'armement avec d'autres pays. Elle a signé en novembre une lettre d'intention avec la France et l'Italie pour renforcer la coopération militaire, notamment dans le secteur balistique et la défense antimissile.

Dans un premier temps, le consortium franco-italien Eurosam et les firmes turques du secteur vont étudier la faisabilité d'un système basé sur le missile SAMP-T produit par Eurosam et déterminer les besoins communs des trois pays.

Ankara investit également dans le développement de sa propre industrie de défense, dans des domaines aussi divers que les hélicoptères de combat, les chars, les drones et les navires de guerre.

(Ece Toksabay et Tuvan Gumrukcu; Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)