Moscou coupe tout contact avec les Pays-Bas et l'Australie sur le vol MH17

MOSCOU COUPE TOUT CONTACT AVEC LES ENQUÊTEURS INTERNATIONAUX SUR LE VOL MH17

MOSCOU (Reuters) - La Russie a annoncé jeudi qu'elle suspendait ses contacts avec l'Australie et les Pays-Bas sur la destruction en vol en juillet 2014 d'un appareil de la Malaysia Airlines au-dessus de l'est de l'Ukraine.

Le ministère russe des Affaires étrangères justifie cette décision en affirmant que ces investigations sont "biaisées et politisées".

Le chef de la diplomatie néerlandaise a aussitôt regretté l'initiative russe. "La Fédération de Russie nous a informés qu'elle avait unilatéralement décidé de se retirer des négociations sur sa responsabilité dans la destruction du vol MH17", déclare Stef Blok dans un communiqué. "C'est extrêmement douloureux pour les survivants", ajoute-t-il.

Le vol MH17 de la Malaysia Airlines a été abattu au-dessus de l'est de l'Ukraine le 17 juillet 2014. L'avion de la compagnie malaisienne effectuait la liaison entre Amsterdam et Kuala Lumpur lorsqu'il a été touché par un missile tiré depuis le territoire contrôlé par les rebelles pro-russes.

Aucun des 298 passagers et membres d'équipage n'a survécu.

L'équipe internationale d'enquêteurs conduite par les Pays-Bas et associant l'Australie, l'Ukraine, la Malaisie et la Belgique ont conclu en mai 2018 que la batterie de missile qui a servi au tir fatal appartenait à la 53e brigade russe de missile anti-aérien. Ils ajoutent que le projectile était un missile BOUK de conception russe.

La Russie a démenti toute implication.

Quatre suspects - les Russes Sergueï Doubinski, Oleg Poulatov et Igor Guirkine et l'Ukrainien Leonid Khartchenko - sont jugés par contumace depuis le mois de mars dernier aux Pays-Bas. D'après l'accusation, ils occupaient tous des postes élevés dans différentes milices pro-russes opérant en 2014 dans le Donbass.

Oleg Poulatov, le seul du quatuor à avoir accepté de se faire représenter par une avocate devant le tribunal de La Haye, a démenti fin septembre les accusations portées contre lui. Son avocate, Sabine ten Doesschate, a ajouté que son client avait des doutes sur le scénario des procureurs.

(Maxim Rodionov avec Anthony Deutsch à Amsterdam; version française Henri-Pierre André, édité par Jean-Michel Bélot)