Mort de Thomas: la maire de Romans-sur-Isère dénonce "une culture" de la délinquance

"Une forme de groupe minoritaire qui vient polluer la vie de tout le monde". Invitée de BFMTV-RMC ce mardi 28 novembre, la maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, s'arrête sur la situation du quartier de la Monnaie dans sa ville, dont sont issus certains suspects liés au drame de Crépol qui a conduit à la mort du jeune Thomas samedi dernier.

"Noyau dur"

Sur "environ 4.500 habitants", "il y a à peu près une centaine de jeunes qui mettent un bazar pas possible, avec un groupe extrêmement dur", analyse l'édile divers droite. Dénonçant des comportements "pas entendables", elle considère que ces individus ont "décidé de faire de ce quartier une zone de non-droit".

Ce ne sera pas le cas, promet-elle, "mais ils tentent de le faire parce qu'ils occupent le terrain". Marie-Hélène Thoraval indique également que dans le "noyau dur" de la Monnaie, "on a un ensemble d'individus qui sont issus de parents qui étaient déjà délinquants".

"Quelque part, c’est une culture qui se transmet", selon la maire de Romans-sur-Isère.

"Culture de l'excuse"

Face aux violences à Crépol, Marie-Hélène Thoraval souligne que, selon elle, la "réponse pénale" à l'encontre des personnes interpellées "sur l'ensemble des délits qu'ils ont commis avant n'était pas à la hauteur des actes commis".

"On pratique la culture de l'excuse à longueur de temps, il faut arrêter", plaide l'élue qui demande des sanctions plus fermes. Âgé de 20 ans, l'individu suspecté d'avoir porté le coup de couteau au jeune Thomas, a été condamné à deux reprises: une fois pour recel de vol et l'autre fois pour port d’arme blanche ou incapacitante "de catégorie D sans motif légitime".

Neuf jeunes, interpellés en partie à Toulouse où ils avaient fui, ont été mis en examen samedi, notamment pour "meurtre en bande organisé", un chef passible de la prison à perpétuité. Six d'entre eux, dont deux mineurs, ont été incarcérés.

Ce même jour, une centaine de militants d'ultradroite, encagoulés et habillés de droite, a manifesté dans le quartier de la Monnaie et demandé "justice" pour Thomas. Des affrontements avec les forces de l'ordre ont eu lieu. Ce lundi, 6 personnes ont été condamnées à des peines de 6 à 10 mois de prison ferme pour avoir participé à cette manifestation.

Cette mobilisation s'est propagée dans d'autres villes: au moins un millier de personnes ont participé à 13 rassemblements organisés ce week-end. Selon une note du renseignement consultée par BFMTV, "de nouveaux rassemblements organisés par l'ultradroite vont se tenir et sont susceptibles de manifester un niveau de violence égal, voire supérieur, à l'encontre des populations issues de l'immigration et des forces de l'ordre". Trois rassemblements ont eu lieu ce lundi à Lyon, Grenoble et Aix-en-Provence.

Article original publié sur BFMTV.com