Mort en stage de survivalisme : un « Rambo » mythomane jugé en correctionnelle

John Malardé est accusé d'avoir proposé des stages en survivalisme sans avoir les diplômes ni les connaissances suffisantes.  - Credit:s.prevost / MAXPPP / PHOTOPQR/LE TELEGRAMME/MAXPPP
John Malardé est accusé d'avoir proposé des stages en survivalisme sans avoir les diplômes ni les connaissances suffisantes. - Credit:s.prevost / MAXPPP / PHOTOPQR/LE TELEGRAMME/MAXPPP

Il s'appelle Potiniarii Malardé, mais tout le monde l'appelle John. Né à Tahiti, âgé de 51 ans, il a servi son pays sur plusieurs théâtres d'opérations, comme soldat puis chef de groupe, au 3e régiment d'infanterie de marine de Vannes. Il a pris sa retraite en 2009. Il a la nuque large, les épaules larges, les mains larges. À la barre du tribunal correctionnel de Lorient, pourtant, ce 13 mars, c'est avec une voix de petit garçon pris en faute que John Malardé répond aux questions du président.

« Saviez-vous que cette plante était dangereuse ?

– Oui. Non.

– C'est oui ou c'est non, monsieur Malardé. »

L'ancien militaire doit répondre de la mort d'un jeune homme, intoxiqué lors d'un stage de survivalisme qu'il encadrait. Le déroulé de la journée tragique a été décrit par tous les témoins dans des termes identiques. Le 8 août 2020, douze stagiaires, dont trois enfants de 10 et 12 ans, se retrouvent sur un terrain à Kervignac, Morbihan. Ils veulent apprendre les bases de la survie : construire un abri, faire un feu, se nourrir de plantes sauvages. Le stage est organisé par la société de John Malardé, Aïto Survivor, créée en 2015.

L'encadrant a la tête de l'emploi. « C'était le Rambo de notre enfance », dira un des stagiaires aux gendarmes. Mais un John Rambo mythomane, souligne le président. Il s'imagine inventeur d'un couteau équipant l'armée américaine et s'attribue des faits d'armes imaginaires. Et surtout, il prétend connaître les plantes.

Carotte sauvage et cigu [...] Lire la suite