La mort de Robert Badinter provoque une avalanche d’hommages dans la classe politique

POLITIQUE - À personnage exceptionnel, hommages exceptionnels. Après l’annonce de la mort de Robert Badinter ce vendredi 9 février, les réactions sont naturellement unanimes dans la classe politique, tant l’ancien garde des Sceaux socialiste demeure une référence d’engagement et d’action au service de la Nation.

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Prompt à réagir à la nouvelle, Emmanuel Macron a publié sur le réseau social X une photo le montrant en compagnie du père de l’abolition de la peine de mort. Un cliché assorti du mot suivant : « Avocat, garde des Sceaux, homme de l’abolition de la peine de mort. Robert Badinter ne cessa jamais de plaider pour les Lumières. Il était une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français ».

Une perte « incommensurable »

« Depuis les prétoires jusqu’aux tribunes de l’Assemblée nationale et du Sénat, et au Conseil constitutionnel, il aura consacré chaque seconde de sa vie à se battre pour ce qui était juste, à se battre pour les libertés fondamentales. L’abolition de la peine de mort sera à jamais son legs pour la France. Nous lui devons tant. Nos droits et nos libertés lui doivent tant », a renchéri le Premier ministre Gabriel Attal, alors qu’Éric Dupond-Moretti, confrère et successeur de Robert Badinter publiait également son mot d’hommage, déplorant une perte « incommensurable ».

Sur la même plateforme, Jean-Luc Mélenchon, qui était socialiste en même temps que l’ancien ministre de la Justice, a salué autant l’héritage que la personnalité du défunt. « En siégeant à ses côtés au Sénat, j’ai tellement admiré Robert Badinter ! C’était un orateur qui faisait vivre ses mots comme des poésies. Il raisonnait en parlant et sa force de conviction était alors sans pareille. Peu importent les désaccords. Je n’ai jamais croisé un autre être de cette nature. Il était tout simplement lumineux », a souligné le chef de file de la France insoumise.

Alors que quasiment tout ce que la France compte de parlementaires a publié son hommage, le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a souligné que Robert Badinter « incarnait l’idée même de justice » au sein de la classe politique française. « Sa droiture morale, et sa détermination donnaient toute sa force à l’idéal humaniste. Il fut la cause de mon engagement. Immense tristesse », a poursuivi le chef du PS. Ancien collègue de Robert Badinter sous François Mitterrand, l’actuel président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius a salué auprès de l’AFP « un juste entre les justes ».

Une pluie de messages admiratifs qui dépasse les clivages, puisque le président des Républicains, Éric Ciotti, a aussi eu un mot pour l’ancien garde des Sceaux qui, durant son passage place Vendôme, était pourtant accusé de laxisme par la droite, dont le député des Alpes-Maritimes et l’héritier politique. Au moment de la première publication de cet article, ni Marine Le Pen ni Jordan Bardella n’avaient réagi dans l’immédiat. Ce dernier a finalement réagi en saluant « Robert Badinter (qui) a défendu toute sa vie ses idéaux, avec constance et éloquence ». Tout comme la députée du Pas-de-Calais, qui a fini par évoquer « une figure marquante du paysage intellectuel et juridique ». Ces deux messages ne mentionnent pas la peine de mort.

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