Mort de Robert Badinter : l’hommage des magistrats et avocats à l’ex-Garde des Sceaux, « premier » d’entre eux

DÉCÈS - « Le barreau ne l’oubliera jamais. » Plusieurs centaines de robes noires, magistrats et avocats, ont rendu hommage, ce mardi 13 février, sur les marches du palais de Justice de Paris à l’ancien avocat, garde des Sceaux et père de l’abolition de la peine de mort Robert Badinter, décédé le 9 février à 95 ans.

Le large escalier menant à l’imposant et historique palais de l’île de la Cité, qui accueille la cour d’appel de Paris et la Cour de cassation, était entièrement occupé par des magistrats et avocats, qui ont également pris place dans la cour. Ils ont observé une minute de silence, avant d’applaudir longuement, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Le barreau de Paris, auquel il a appartenu pendant quarante-cinq ans, se devait de lui rendre hommage, c’était une évidence », a déclaré Vanessa Bousardo, vice-bâtonnière, évoquant « l’exemple » qu’était Robert Badinter, « le premier d’entre nous ». « Le barreau ne l’oubliera jamais. »

Le premier président de la cour d’appel de Paris Jacques Boulard a aussi dit « l’attachement » des magistrats « aux valeurs de la justice, aux droits fondamentaux, à l’État de droit », incarnés « magnifiquement, magistralement » par Robert Badinter.

Badinter au Panthéon ? Braun-Pivet est pour

Debout sur les marches, l’avocat Henri Leclerc a ensuite rendu hommage à son « ami » Robert Badinter, qui était « d’abord, et essentiellement un avocat ». « Je sais l’avocat qu’il était, follement attaché à la nécessité de la défense. Il a été l’honneur de notre robe », a déclaré le président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH).

Maître Leclerc a aussi profité de cet hommage pour passer un message plus politique : « La dernière fois que nous sommes parlé, nous n’avons parlé que d’une chose : de la surpopulation pénitentiaire, de l’horreur des prisons ». Le nombre de détenus en France a atteint un nouveau record au 1er janvier, avec 75 897 personnes incarcérées. Cette surpopulation carcérale chronique a valu à la France une nouvelle condamnation de la Cour européenne des droits de l’Homme, en juillet.

Un hommage national sera rendu mercredi devant le ministère de la Justice à Robert Badinter. La question de son entrée au Panthéon est aussi d’ores et déjà posée et devrait être évoquée par Emmanuel Macron lors de la cérémonie.

En ouverture des questions au gouvernement ce mardi, la présidente de l’Assemblée nationale a dit « souhaiter » que l’ancien ministre rejoigne « Hugo et Jaurès » parmi les plus grandes figures françaises. « Robert Badinter savait la puissance émancipatrice de l’universalisme républicain et à son tour, l’a fait vivre. À nous de suivre son magnifique exemple », a déclaré Yaël Braun-Pivet avant une minute de silence et ovation de l’hémicycle. Quelques instants plus tôt, le président du Sénat Gérard Larcher quant à lui salué un « infatigable combattant de la liberté », avant qu’un hommage lui soit rendu par la chambre haute.

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