Mort de Robert Badinter : la gauche demande son entrée au Panthéon
POLITIQUE - « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante. » Pour la gauche, aucun doute. Robert Badinter, mort ce vendredi 9 février, entre bien dans cette catégorie. Depuis l’annonce de son décès, et alors qu’Emmanuel Macron a déjà décrété un hommage national, de nombreuses personnalités réclament l’entrée au Panthéon de l’ancien garde des Sceaux, à qui la France doit (entre autres) l’abolition de la peine de mort.
Mort de Robert Badinter : 1981, l’année où le ministre de la Justice entre dans l’Histoire
« La patrie peut marquer sa reconnaissance à Robert Badinter en faisant en sorte que sa dépouille rejoigne celle de Jaurès », a estimé sur franceinfo le premier secrétaire du PS Olivier Faure, estimant que « le président s’honorerait à le faire entrer au Panthéon ». Un avis que partage le député LFI du Val-d’Oise Carlos Martens Bilongo, son homologue écolo Benjamin Lucas ainsi que le maire du Mans et ancien ministre Stéphane Le Foll.
Parce qu’il a continué et achevé le combat pour l’Abolition, suivant les pas de Victor Hugo, la place de Robert Badinter est à ses côtés dans l’Histoire et au Panthéon.
— Benjamin LUCAS (@Benjam1Lucas) February 9, 2024
« Demain, grâce à vous, la Justice française ne sera plus une justice qui tue. »
Pour ce combat et pour les autres, hommage à l’un des plus dignes représentants de la France des lumières.
Déjà de son vivant, Robert Badinter est entré dans l’Histoire. À lui d’entrer au Panthéon. pic.twitter.com/yb1x9gJapm— Carlos Martens Bilongo (@BilongoCarlos) February 9, 2024
Une grande conscience et une grande voix de la gauche est décédée. Robert Badinter restera la droiture, l’humanisme et la sagesse dans ce monde. Un grand homme qui mérite d’être au Panthéon. #badinter @afpfr https://t.co/g6bDCHAMKI
— Stéphane Le Foll (@SLeFoll) February 9, 2024
À noter que certaines personnalités issues du monde judiciaire, à l’instar de l’avocat Patrick Klugman, estiment également que Robert Badinter devrait rejoindre Victor Hugo, Simone Veil, René Cassin et Nicolas de Condorcet. Interrogé sur ce point lors de son déplacement à Bordeaux, Emmanuel Macron a renvoyé sa position à plus tard.
« J’aurai l’occasion de m’exprimer lors de l’hommage national en préparation avec la famille », a-t-il répondu, alors que son entourage explique au HuffPost qu’il est à ce stade « bien trop tôt pour parler de cela ».
Effectivement, le dernier mot revient (et fort heureusement) aux proches du défunt. La famille d’Albert Camus avait par exemple adressé une fin de non-recevoir à Nicolas Sarkozy en 2009, lorsque l’ancien président de la République voulait panthéoniser l’écrivain à l’occasion du cinquantenaire de sa mort. Comme quoi, il ne suffit pas de le vouloir.
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