Mort de Raïssi : les dirigeants du Hamas et du Hezbollah parmi la foule immense à ses funérailles

IRAN - Un rassemblement monumental. Ce mercredi 22 mai, une foule gigantesque s’est rassemblée dans le centre de Téhéran pour rendre un dernier hommage au président iranien, Ebrahim Raïssi, célébré comme un « martyr » après son décès dans le crash d’un hélicoptère.

« Un million d’adieux », a affirmé la télévision d’État en saluant le nombre de personnes réunies dans le centre de la capitale. Aucune estimation indépendante n’était disponible, mais les images impressionnantes témoignent de l’importance de l’hommage, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

Les cérémonies ont débuté par une prière dirigée par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui s’est prosterné devant les cercueils des huit hommes tués dans le crash, dont le chef de la diplomatie Hossein Amir-Abdollahian. Non loin du Guide suprême se trouvaient le chef politique du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le numéro deux du Hezbollah libanais, Naïm Qassem.

Malgré la disparition de Raïssi, « nous sommes persuadés que la République islamique d’Iran poursuivra son soutien au peuple palestinien », a déclaré Ismaïl Haniyeh, visé par une demande de mandat d’arrêt du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) pour son rôle dans les attaques terroristes du Hamas en Israël le 7 octobre dernier.

Le Hamas et le Hezbollah font partie de « l’axe de la résistance ». Avec les rebelles yéménites houthis, ils sont soutenus par Téhéran dans le contexte de la guerre contre Tel Aviv dans la bande de Gaza.

« Martyrs »

Après la prière, la foule s’est dirigée lentement vers la place Azadi, l’une des plus grandes de la ville désertée par les voitures et où les magasins avaient baissé le rideau.

De nombreuses personnes brandissaient des portraits, parfois stylisés et colorés, du président défunt et des drapeaux iraniens. Les habitants de Téhéran avaient reçu des messages sur leur téléphone les appelant à « assister aux funérailles du martyr ».

Ces cérémonies se déroulent selon la tradition des grands rassemblements ayant marqué les 45 premières années de la République islamique, comme celui ayant suivi la mort du général Qassem Soleimani, un haut responsable militaire tué par une frappe américaine en Irak en 2020. Les funérailles se termineront jeudi avec l’enterrement du président défunt à Machhad (nord-est), sa ville natale.

Qui pour remplacer Raïssi ?

Ebrahim Raïssi est décédé dans le crash de l’hélicoptère qui l’amenait dimanche vers Tabriz (nord-ouest) après avoir assisté à l’inauguration conjointe d’un barrage avec son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, à leur frontière commune.

Présent dans un hélicoptère accompagnant celui du président, le chef de cabinet de Ebrahim Raïssi, Gholam Hossein Esmaili, a raconté que l’appareil avait brutalement disparu sans lancer aucun signal d’alerte.

Alors qu’une enquête est ouverte sur les circonstances du drame, les autorités s’activent pour organiser le processus de remplacement de Ebrahim Raïssi, qui présidait l’Iran depuis 2021. L’une des tâches du vice-président Mohammad Mokhber, 68 ans, est ainsi de préparer l’élection présidentielle, qui se tiendra le 28 juin. À ce stade, aucune personnalité politique n’a publiquement déclaré sa candidature.

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