La mort du président Raïssi affaiblira-t-elle les milices pro-Téhéran au Moyen-Orient ?

La mort du président iranien Ebrahim Raïssi risque de provoquer une crise de succession en Iran, voire une possible instabilité sur le plan interne. Mais cette disparition, en pleine guerre à Gaza, ne devrait pas affaiblir les activités de groupes pro-iraniens au Moyen-Orient ni réduire l’influence iranienne dans la région.

C’est ce qu’estiment en tout cas des analystes cités par le journal américain The New York Times (NYT). Selon eux, l’activisme du Hezbollah au Liban et des houthistes au Yémen – dont la montée en puissance ces dernières années a contribué à accroître l’influence régionale de Téhéran – resterait notamment intact.

L’Iran collabore avec ces groupes par le biais de la Force Al-Qods, une division des Gardiens de la révolution, qui relèvent directement du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, et non du président de la République, explique le NYT. Cette entité paramilitaire leur fournit des armes et des renseignements, explique Emily Harding, spécialiste du Moyen-Orient et ancienne membre de la CIA.

Mer Rouge : la nouvelle poudrière. SOURCES : « HA’ARETZ », INSTITUTE FOR THE STUDY OF WAR, M. ALLEN, M. FLYNN, C. MARTINEZ MACHAIN, « US GLOBAL MILITARY DEPLOYMENTS, 1950–2020. » CONFLICT MANAGEMENT AND PEACE SCIENCE (2021).
Mer Rouge : la nouvelle poudrière. SOURCES : « HA’ARETZ », INSTITUTE FOR THE STUDY OF WAR, M. ALLEN, M. FLYNN, C. MARTINEZ MACHAIN, « US GLOBAL MILITARY DEPLOYMENTS, 1950–2020. » CONFLICT MANAGEMENT AND PEACE SCIENCE (2021).

Le Hezbollah reste très actif

Les analystes s’attendent ainsi à peu de changements dans le rythme des attaques menées dans le nord d’Israël ou dans la mer Rouge, à l’ombre de la guerre en cours entre l’État hébreu et le Hamas, marquée ces dernières semaines par des tensions accrues entre Téhéran et Tel-Aviv.

Ce jeudi 23 mai, le Hezbollah libanais a tiré “des dizaines” de roquettes contre une base israélienne, en riposte à une frappe meurtrière de Tsahal, rapportent les médias. Il y a deux jours, des groupes en Irak liés à l’Iran ont, en outre, ​​annoncé avoir lancé une frappe contre une base militaire en Israël.

De leur côté, les chefs des milices de l’“axe de la résistance” (expression désignant l’Iran et ses alliés au Moyen-Orient) se sont réunis ce 20 mai à Téhéran, en marge des funérailles de Raïssi. Leur objectif était de se coordonner entre eux et de discuter de la période à venir, dans un contexte de tensions accrues avec Israël.

“Il était clair, dès le premier jour, que le régime iranien cherche à renvoyer une image de stabilité” et de continuité aussi bien sur le plan interne qu’au niveau régional, explique l’analyste Trita Parsi, cité par le NYT. “L’Iran sait très bien que c’est le moment où le pays est le plus vulnérable, et il est donc très important pour lui […] de montrer qu’il a la capacité de gérer une situation de crise.”

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