Mort du «père des talibans», maître-espion pakistanais

Hamid Gul participe à une manifestation de solidarité avec le Cachemire le 5 février 2014, à Islamabad, la capitale pakistanaise.

Hamid Gul, ex-chef du renseignement à Islamabad, était un maître du double jeu entre les Etats-Unis et les islamistes.

Le hasard, ou l’ironie de l’histoire, a voulu qu’Hamid Gul, 79 ans, ex-chef du renseignement pakistanais, décède d’une hémorragie cérébrale ce week-end à Muree, une ville proche d’Islamabad où s’est tenue début juillet une rencontre entre talibans et représentants du gouvernement afghan. Nul doute qu’Hamid Gul connaissait les émissaires talibans. Il avait contribué à la naissance de leur mouvement au milieu des années 90 et y conservait des relais au plus haut niveau.

Ses contacts remontaient en réalité aux années 80. A l’époque, les moudjahidine luttent contre l’Armée rouge qui a envahi l’Afghanistan. Hamid Gul, chef de l’Inter-Services Intelligence (ISI) de 1987 à 1989, participe à leur formation, leur transmet armes et argent fournis par la CIA et l’Arabie saoudite. Après le retrait soviétique, certains moudjahidine deviendront talibans. D’autres rejoindront Al Qaeda.

Surnommé «le père des talibans», Hamid Gul est, lui, resté influent. Son rôle ne se limitait pas à apparaître dans des émissions de télévision comme ancien chef des renseignements adepte des théories du complot – il affirmait que les Juifs étaient responsables des attentats du 11 septembre 2001 – et partisan d’une guerre contre l’Inde. Si l’on en croit les télégrammes révélés par Wikileaks en 2010, il a œuvré dans l’ombre durant plus de vingt ans.

Il aurait rencontré régulièrement des commandants talibans et d'Al Qaeda, y compris pour planifier des attaques, la seule condition étant qu'ils ne visent pas le Pakistan. En échange, il leur promettait de ne rien faire pour les chasser de leurs fiefs et de leurs camps d'entraînement des zones tribales du Waziristan. Il avait également conservé des liens avec Gulbuddin Hekmatyar, le chef du Hezb-i Islami, et Jalaluddin Haqqani, du réseau du même non. Les deux commandent des milliers d'hommes qui ont combattu l'Otan en (...)

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