Mort de Matisse : près de 8 000 personnes pour la marche blanche en hommage à l'adolescent
Plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues de Châteauroux ce samedi 4 mai pour rendre hommage à Matisse, adolescent de 15 ans tué par un autre jeune, et pour ne pas céder à la "violence".
Une marche pour ne pas "oublier". Près de 8.000 personnes ont défilé dans les rues de Châteauroux ce samedi 4 mai, a appris BFMTV auprès du préfet de l'Indre, pour rendre hommage à Matisse, jeune adolescent tué par un autre jeune du même âge le 27 avril.
À l'appel de la famille, de nombreuses personnes, dont des élus, ont marché dans les rues de la ville de l'Indre. Les parents de Matisse se tenaient en tête du cortège silencieux, derrière une banderole à l'image de leur fils.
Le besoin de faire "quelque chose"
Les commerces étaient quasiment tous fermés et beaucoup avaient sur leur vitrine une photo de l'adolescent ou d'une loutre, surnom donné à Matisse par son père. Le besoin de faire "quelque chose" s'est imposé pour les professionnels de la restauration de Châteauroux, explique Delphine Chambonneau, propriétaire du Albert Coffee shop, installé dans le centre-ville.
Matisse était apprenti cuisinier au CFA de l'Indre et son père est propriétaire d'un restaurant. "On se connaît tous. On a tous un lien avec cette famille", explique Delphine Chambonneau, alors qu'un tee-shirt avec la mention "restaurateurs et cafetiers unis dans la douleur / Repose en paix Matisse" a été confectionné. "La journée du dimanche 28 avril, au lendemain du drame, avait été particulièrement difficile", poursuit Delphine Chambonneau. "Tous les clients se mettaient à pleurer".
"Je ne veux pas que tu sois mort pour rien"
Parmi les hommages rendus à l'adolescent de 15 ans, celui de son ancienne maîtresse.
"Je ne veux pas t'oublier. Et je ne veux pas que tu sois mort pour rien. Alors je t'ai promis qu'à chaque fois que je serai en colère contre quelqu'un, je penserai à toi pour apaiser ma colère et trouver des mots de paix. Car la violence commence là", a raconté l'enseignante.
Malgré l'appel du père de Matisse à se garder de toute récupération politique, vendredi soir, un groupuscule d'ultradroite a déployé devant la mairie des banderoles: "Justice pour Matisse", "Français réveille-toi".
Selon le préfet de l'Indre, Thibault Lanxade, l'opération a été "très rapide". "Ils étaient une dizaine. Ils ont déroulé leurs banderoles et sont repartis". L'action a été revendiquée par le groupuscule "Animus Fortis" sur son compte X.
Le suspect de 15 ans et sa mère mis en examen
Matisse a succombé à ses blessures le 27 avril, après plusieurs coups de couteau lors d'une "rixe" survenue dans le quartier Saint-Denis, selon la procureure de la République de Bourges.
Son agresseur présumé a été mis en examen lundi soir pour "meurtre" et placé en détention provisoire, et sa mère, âgée de 37 ans et soupçonnée d'avoir "asséné des gifles à la victime" blessée, a été mise en examen pour "violences volontaires" sur "personne vulnérable".