Mort de Lucas aux urgences d’Hyères : une enquête ouverte pour homicide involontaire

Le jeune homme a agonisé pendant plusieurs heures à l’hôpital sans être pris en charge, dénonce sa famille.

Lucas, 25 ans, est mort aux urgences de Hyères dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2023. Sa famille a porté plainte (image d’illustration des Urgences de Nantes, en 2017).
LOIC VENANCE / AFP Lucas, 25 ans, est mort aux urgences de Hyères dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2023. Sa famille a porté plainte (image d’illustration des Urgences de Nantes, en 2017).

FAITS DIVERS - Quatre mois après, la justice s’empare de l’affaire. Une enquête pour homicide involontaire a été ouverte après une plainte émanant de la famille d’un jeune homme mort aux urgences d’Hyères, dans le Var, début octobre, a-t-on appris ce mardi 30 janvier auprès du parquet de Toulon.

Les investigations, confiées au commissariat d’Hyères, sont « dans une phase de recueil de données techniques » et « nous apprécierons ensuite s’il convient de saisir un juge d’instruction » dans le cadre d’une information judiciaire, a expliqué à l’AFP le procureur de la République de Toulon, Samuel Finielz.

Comme le raconte France bleu, le jeune homme de 25 ans a commencé à avoir des crampes d’estomac le 30 septembre dans l’après-midi. Il était aussi pris de diarrhées et de vomissements. Sa petite amie a alors appelé SOS Médecins vers 14 h 30. Ne les voyant pas arriver, elle s’est tournée vers le Samu.

Choc septique

Lucas est emmené alors à l’hôpital en ambulance et arrive vers 16 heures. Il meurt vers 2 heures matin, victime d’un choc septique selon sa famille qui a déposé plainte pour homicide involontaire. Cette plainte avait été révélée en décembre par Mediapart, qui avait soulevé des dysfonctionnements dans la prise en charge de ce patient.

« Il y a eu beaucoup de négligences dans cette histoire : on retranscrit mal le rapport des pompiers, on oublie la moitié des choses. Ensuite, personne ne s’occupe pas de lui. On le met sur un brancard dans un couloir, il a mal, on l’ignore et c’est dans l’indifférence absolue qu’on lui laisse vivre son calvaire », a déclaré à France bleu l’avocat de la famille, Me Thomas Callen.

Thomas Callen ajoute que Lucas n’a été vu par un médecin que 4 heures après son arrivée. « Ce dernier va l’ausculter une poignée de secondes en s’interrogeant s’il n’a pas fumé, car il a des dreadlocks », regrette-t-il. Aujourd’hui sa mère Corinne ne veut qu’une chose, a-t-elle déclaré à TF1, : « savoir pourquoi (s)on fils est mort ».

Un autre jeune homme, présent cette nuit-là dans les couloirs des urgences, avait lui aussi dénoncé la situation auprès de la presse et des autorités. Contacté par l’AFP, l’hôpital d’Hyères n’était pas en mesure de réagir à l’ouverture de cette enquête.

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