Mort de Laurent Pasquali : Un agent de la DGSI mis en examen

Cinq femmes ont été arrêtés à Béziers par la DGSI, qui craignait une action terroriste violente (photo d'illustration).
STEPHANE DE SAKUTIN / AFP Cinq femmes ont été arrêtés à Béziers par la DGSI, qui craignait une action terroriste violente (photo d'illustration).

JUSTICE - Rebondissement dans l’affaire sur la mort de Laurent Pasquali. Un policier de la DGSI a été mis en examen le 9 décembre à Paris, soupçonné d’avoir délivré à une officine criminelle des informations ayant permis l’assassinat fin 2018 du pilote de rallye, a appris ce lundi 23 janvier l’AFP de source proche du dossier.

Cet officier du renseignement intérieur depuis 2011, ancien agent de la DGSE (renseignements extérieurs), a été mis en examen pour « association de malfaiteurs » délictuelle et criminelle pour avoir alimenté un réseau de francs-maçons à l’origine d’une série de contrats criminels, souligne RTL, qui a révélé l’information.

Dans le premier cas, ce brigadier de 49 ans est suspecté d’avoir effectué des surveillances et des photographies en 2014, contre la somme de 1 000 euros, du maire UMP de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Sylvain Berrios, qui a fait l’objet in fine d’un projet d’assassinat.

Rémunéré à hauteur de 200 à 300 euros

Dans le second, il est mis en cause, selon deux sources proches du dossier, pour avoir consulté des fichiers de police et fait quelques déplacements afin de fournir à la cellule criminelle l’adresse privée de Laurent Pasquali, sans savoir que cela déboucherait sur un assassinat.

Il aurait perçu pour cela « entre 200 et 300 euros » qu’il aurait partagés avec une autre fonctionnaire de police, selon l’une de ces sources.

Le policier a été placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’exercer, selon une source proche du dossier. Sollicité, son avocat Me Julien Fresnault n’a pas souhaité commenter.

L’assassinat de ce pilote de rallye est à ce stade le principal crime attribué à cette cellule franc-maçonne, également suspectée de projets criminels visant un syndicaliste de la CGT à Bourg-en-Bresse (Ain), un opposant congolais au président Sassou Nguesso, Ferdinand Mbaou ou encore la coach professionnelle Marie-Hélène Dini.

Un couple soupçonné d’être le commanditaire

La mère de Laurent Pasquali avait signalé sa disparition le 2 décembre 2018. Le 1er septembre 2019, ses ossements avaient été découverts par un promeneur dans un bois de Haute-Loire. Un couple dans le milieu automobile, créancier de Laurent Pasquali, est soupçonné d’avoir missionné la cellule à son sujet, mais a contesté avoir demandé son assassinat.

Dans un rapport, la Brigade criminelle considère que le policier a été rémunéré par l’un des protagonistes du dossier « pour plusieurs enquêtes d’ordre privé ».

Sur l’assassinat de Laurent Pasquali, « évidemment, je ne voulais pas que quoi que ce soit comme ça arrive », a déclaré le policier devant la juge d’instruction chargée de ce dossier tentaculaire, selon des éléments dont l’AFP a eu connaissance.

« J’ai essayé de coopérer du mieux que j’ai pu avec les enquêteurs, même si ça n’a pas été toujours très précis. J’assume la responsabilité de ce que l’on me reprochera », a ajouté le fonctionnaire de police.

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