Mort de Jean-Claude Gaudin, l’Ogre de Marseille

Jean-Claude Gaudin (ici, en 2020) ne sera pas parvenu à installer un héritier à Marseille.  - Credit:GERARD JULIEN / AFP
Jean-Claude Gaudin (ici, en 2020) ne sera pas parvenu à installer un héritier à Marseille. - Credit:GERARD JULIEN / AFP

La politique est (aussi) un théâtre, et Jean-Claude Gaudin, qui vient de disparaître à l'âge de 84 ans, en fut l'un des grands sociétaires. « Dans les hémicycles, on cultive, de fait, un côté théâtral, nous confiait en mars 2021 ce grand raconteur d'histoires. Il faut séduire. Mais cela ne s'improvise pas. En 1981, tout frais président du groupe UDF à l'Assemblée nationale, je dois répondre au discours de politique générale de Pierre Mauroy. C'est la première fois que je m'exprime devant un hémicycle fourni. Par précaution, je lis la première page de mon discours tête baissée ; à la deuxième, je lève la tête et je ressens l'hostilité des élus de la nouvelle majorité issue de la “vague rose”. Mais à la fin, les députés RPR-UDF m'ont applaudi, ils se sont même levés, enfin en vous le disant, j'ai un doute sur ceux du RPR… »

Durant des décennies, Jean-Claude Gaudin roula sa voix tonitruante, qui dévalait comme un torrent rocailleux, dans les chambres et antichambres de la République. Son accent marseillais servit tout autant sa carrière que l'accent anglais fit celle de Jane Birkin. « Je n'ai jamais rencontré Jane Birkin, nous rétorqua-t-il un jour du tac au tac, avec le sens de la repartie qui le caractérisait, quand on le chercha un jour sur le sujet. Mais Charles Pasqua, lui, je l'ai bien connu. Quand nous voulions amuser la galerie dans la salle de conférences au Sénat, on se mettait à parler en anglais, ce qui faisait tordre de rire les gens autour. »

À LI [...] Lire la suite