Mort de Ian Bailey, condamné mais jamais emprisonné pour le meurtre de Sophie Toscan du Plantier

Ian Bailey, ici quittant la haute Cour de Dublin en Irlande, le 12 octobre 2020.
PAUL FAITH / AFP Ian Bailey, ici quittant la haute Cour de Dublin en Irlande, le 12 octobre 2020.

DÉCÈS - Ian Bailey, condamné en France à 25 ans de prison pour le meurtre de Sophie Toscan du Plantier en 1996, est mort, a annoncé ce dimanche 21 janvier son avocat.

Condamné le 31 mai 2019 en son absence par la cour d’assises de Paris pour le meurtre de la Française de 39 ans, le journaliste britannique, qui avait toujours clamé son innocence, vivait en Irlande, pays qui avait refusé de l’extrader.

Ian Bailey, 66 ans, est mort subitement ce dimanche après-midi à Bantry, dans le sud de l’Irlande, a rapporté la chaîne de télévision RTE, ajoutant que son décès avait été confirmé par son avocat Frank Buttimer.

Selon l’Irish Times, Ian Bailey avait souffert de deux attaques cardiaques l’année dernière.

« Nous n’obtiendrons jamais la vérité de sa part maintenant. Nous savons qu’il s’agit d’un tueur parce que le juge français l’a jugé ainsi, mais ce n’est pas le même jugement en Irlande. L’État irlandais n’a toujours pas résolu l’affaire », a regretté Jean-Pierre Gazeau, oncle de Sophie Toscan du Plantier, cité par l’Irish Examiner.

« C’est un procès qui m’a vraiment bouleversée », a réagi auprès de l’AFP Me Marie Dosé, l’avocate de la famille Toscan du Plantier. « Je pense beaucoup à la famille de Sophie, ils avaient l’espoir d’une extradition que je considérais impossible judiciairement », a-t-elle ajouté.

Une enquête émaillée de nombreuses difficultés

Le corps de Sophie Toscan du Plantier, épouse du producteur de cinéma français Daniel Toscan du Plantier (décédé en 2003), avait été découvert au matin du 23 décembre 1996 par une voisine, en contrebas de sa maison isolée de Schull, sur la côte sud-ouest de l’Irlande.

Très vite suspecté par la police irlandaise, Ian Bailey avait été placé deux fois en garde à vue en 1997 et 1998, mais jamais poursuivi en Irlande, faute de preuves suffisantes, dans une enquête émaillée de nombreuses difficultés.

Surprise chez elle, Sophie Toscan du Plantier avait fui dans la lande et s’était débattue face à son agresseur. Son crâne avait été fracassé par une pierre plate et un parpaing.

À l’issue du procès à Paris, la justice française avait estimé qu’il existait « des éléments de preuves suffisants » pour condamner Ian Bailey malgré l’absence de preuve scientifique le reliant au crime.

Mais l’Irlande a toujours refusé d’autoriser son extradition en France, malgré plusieurs demandes des autorités françaises.

Un documentaire sorti en 2021 sur la plateforme de streaming Netflix avait de nouveau fait parler de cette affaire.

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