Mort de Frédéric Mitterrand : sa passion pour Brad Pitt rappelle à quel point le cinéma comptait pour lui

Frédéric Mitterrand était un passionné de cinéma.
Frederic PIAU / Gamma-Rapho via Getty Images Frédéric Mitterrand était un passionné de cinéma.

CULTURE - Frédéric Mitterrand était un homme politique, mais il était aussi, un homme de culture et surtout, de cinéma. L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy est mort à l’âge de 76 ans après un combat contre « un cancer agressif », a annoncé sa famille à l’AFP ce jeudi 21 mars.

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Frédéric Mitterrand a eu de nombreuses vies : ministre donc, mais aussi journaliste, enseignant, écrivain, animateur, et également réalisateur, producteur et scénariste. En filigrane de ces changements de cap, une constante : il aimait profondément le cinéma. Beaucoup l’ignoraient jusqu’à la sortie de son tout dernier livre au printemps dernier, mais Frédéric Mitterrand vouait une véritable adoration... à Brad Pitt. Il l’avait déjà couché sur papier en 2007 avec son livre Le Festival de Cannes, avant de le confirmer avec une biographie dédiée à l’une des plus grandes stars d’Hollywood du XXe siècle.

Dans une interview accordée à nos confrères du Point lors de la sortie de Brad en avril 2023, il expliquait l’origine de son intérêt pour le comédien américain, qui a débuté avec Thelma et Louise . « C’est le moment fondateur du mythe, s’il existe. Et la première fois que je l’ai vu sur grand écran. Je compare cette apparition à celle de James Dean. C’est le voyou sorti de rien qui vous entraîne et qui, 40 ans plus tard, est toujours là. Cette continuité me fascine. »

Cette fascination a même poussé Frédéric Mitterrand à se glisser le temps d’une séance photo dans la peau de Brad Pitt. À l’occasion de la sortie du livre, il avait réalisé un shooting pour Paris Match dans lequel il se déguisait et imitait certains des personnages les plus cultes de Brad Pitt. Devant l’objectif du photographe Sacha Goldgerber, Frédéric Mitterrand avait ainsi enfilé le costume de Cliff Booth dans Once Upon A Time in Hollywood, et de Tyler Durden dans Fight Club.

Frédéric Mitterrand, une vie de cinéma

Le 7e art a marqué la fin de sa carrière d’écrivain, mais pas seulement. Le cinéma a toujours fait partie intégrante de sa vie, et ce depuis son plus jeune âge. En 1951, alors qu’il a à peine 4 ans, le jeune Frédéric pose déjà pour le célèbre studio Harcourt. Quelques années plus tard, il joue dans son premier film, le long métrage Fortunat d’Alex Joffé, où il donne notamment la réplique à Michèle Morgan et Bourvil. En 1974, il apparaît au casting du film Dites-le avec des fleurs, de Pierre Grimblat aux côtés de Delphine Seyrig et Fernando Rey. S’ensuivent ensuite quelques petits rôles dans L’Assassin Musicien, Roberte, La Mémoire Courte, Jeux d’Artifices, Que la lumière soit, et Folle de Rachid en transit sur Mars.

Si sa carrière d’acteur est en pointillé, il ne s’éloigne jamais bien longtemps du cinéma. Dès la fin de ses études, et après quelques années à enseigner à l’école bilingue de Paris, il prend la direction (puis rachète) une salle de cinéma du 14e arrondissement de la capitale. Frédéric Mitterrand crée alors au fil des années un véritable réseau de salles Olympic à travers tout Paris, réputées pour leur programmation avant-gardiste et pointue.

Il s’essaie même à la réalisation dès 1981 avec le film documentaire Lettres d’amour en Somalie. Sa filmographie de réalisateur compte aussi Paris vu par...20 ans après (1984), Madame Butterfly (1995) Le pays de l’innocence, enfance et adolescence de François Mitterrand (2017) et Hollywood, la vie rêvée de Lana Turner (2018).

Parallèlement, Frédéric Mitterrand se lance avec succès dans d’autres métiers, toujours centrés sur le cinéma, comme la production, mais aussi et surtout le journalisme et l’animation. Il a ainsi présenté au fil des années de nombreuses émissions de différents formats, toutes dédiées au 7e art et à ceux qui le font : Étoiles et toiles, Ciné-Fêtes, Acteur Studio, Ciné-Club, ou encore Du côté de chez Fred.

« N’oublions pas que si le cinéma participe pleinement à façonner notre culture, c’est parce qu’il a la vertu de nous rassembler, parce qu’il est un spectacle. N’oublions pas que l’écran individuel ne remplacera jamais la puissance poétique et esthétique de l’image projetée sur grand écran, l’émotion collective qu’elle provoque et le frisson qu’elle suscite » avait-il dit en clôture d’un discours prononcé lors du 65e Congrès de la Fédération nationale des cinémas français en 2010.

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