Mort de Dietrich Mateschitz : comment il a créé la marque Red Bull
Dietrich Mateschitz, créateur de la boisson Red Bull, est décédé à l’âge de 78 ans.
DÉCÈS - « Red Bull donne des ailes », et son créateur Dietrich Mateschitz, doit désormais en posséder une paire, alors que l’on appris son décès ce samedi 23 octobre. Fondateur de l’entreprise fabricant les boissons énergisantes Red Bull, le milliardaire autrichien aussi secret que sa firme était célèbre, est décédé à l’âge de 78 ans d’un cancer.
Sa boisson énergisante emblématique, devenue incontournable, notamment dans le monde du marketing sportif, est née par hasard, lors d’un voyage en Asie. Tout a commencé lors d’un de ses nombreux voyages d’affaires en tant que directeur marketing d’une société allemande de cosmétiques. Il semble avoir eu une révélation lorsqu’on lui a servi une boisson sucrée courante en Asie dans un bar de luxe à Hong Kong.
Ce breuvage, c’est le Krating Daeng, un tonique dont la consommation est répandue parmi les travailleurs nocturnes et qui permet de déjouer temporairement la fatigue, rappelait Le Monde en 2008.
Impressionné par la capacité apparente de la boisson à l’aider à surmonter son décalage horaire, Dietrich Mateschitz a décidé de s’associer à l’homme d’affaires thaïlandais Chaleo Yoovidhya, qui a développé la boisson, pour fonder Red Bull en 1984. Depuis son berceau dans une vallée verdoyante des Alpes, à Fuschl-am-See, la boisson a lentement mais sûrement conquis les papilles occidentales et la marque s’est développée dans le monde entier grâce à son marketing astucieux.
Le Red Bull et la taurine, une longue polémique
Le Red Bull, selon sa composition officielle, est un mélange de caféine (0,03%), de taurine (0,4%), de « vitamines du groupe B », de sucres et d’eau. Une canette de 250 ml contient 80 mg de caféine, soit à peu près la même quantité que dans une tasse de café maison.
Sa composition a fait l’objet d’une longue polémique. À tel point que, même si les canettes Red Bull ont été lancées pour la première fois sur le marché autrichien, la plupart des pays européens les ont, de prime abord, interdites. En cause notamment : l’inquiétude suscitée par le taux élevé de caféine et les effets incertains de la taurine. Cette dernière est un dérivé de deux acides aminés fabriqué par le corps humain.
Il faudra attendre 1992 pour que la Hongrie, la Grande-Bretagne, puis l’Allemagne en 1994 et les États-Unis en 1997, autorisent sa commercialisation. Quant à la France, elle l’aura interdite pendant douze ans, de 1996 à 2008 avant de céder. Dans un premier temps, ce feu vert était conditionné au remplacement de la taurine par de l’arginine. Mais deux mois plus tard, Christine Lagarde, ministre de l’Économie de l’époque, a finalement autorisé la commercialisation de la recette originale, aucune étude n’ayant réussi à prouver les dangers de ce produit.
Toutefois, quelques années plus tard, la polémique est relancée après la mort d’un adolescent, Brahim, 15 ans, après avoir couru à Crépy-en-Valois (Oise) les 10 km lors d’une course à pied. La victime avait consommé dans les heures précédant son décès une quantité de taurine vingt fois supérieur à la fourchette haute des normes usuelles, « qui ne peut pas provenir uniquement de l’alimentation et qui peut correspondre à la prise de plusieurs canettes de Red Bull », précisait le rapport de l’expert en charge de l’enquête, cité par Le Parisien. Il avait été alors rappelé que les boissons énergisantes ne doivent pas être consommées en grande quantité, surtout chez les femmes enceintes, les enfants et adolescents.
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