Mort d'Estelle Mouzin: son père lance un "appel solennel" aux médias à ne pas divulguer "les détails les plus cruels"

Eric Mouzin à Guermantes en 2018 - Thomas Samson © 2019 AFP
Eric Mouzin à Guermantes en 2018 - Thomas Samson © 2019 AFP

Il refuse de citer leur nom comme pour ne pas leur donner une existence. Eric Mouzin, le père d'Estelle, disparue le 9 janvier 2003 à Guermantes, en Seine-et-Marne, appelle les médias à ne pas divulguer les éléments les plus sordides des crimes commis par Michel Fourniet et Monique Olivier.

Les proches d'Estelle Mouzin "lancent un appel urgent et solennel" auprès de tous les médias "pour relever le défi éthique qui s'impose à eux pour assurer une information juste et complète, dans le respect du souvenir de tous ces enfants victimes", écrivent-ils dans un communiqué intitulé Respect.

Ne pas divulguer "les détails cruels"

Si le père et les proches de la petite fille remercient les médias pour leur "rôle important (...) pour faire connaître le combat mené afin de retrouver" Estelle Mouzin, ils n'en appellent pas moins à ne pas divulguer "les détails les plus cruels" donnés par Michel Fourniret et Monique Olivier lors de leurs auditions.

Ce communiqué fait écho aux dernières informations parues à la suite des auditions du couple de criminels par la juge Sabine Khéris sur l'enquête sur la disparition d'Estelle Mouzin. Au cours d'un de ces rendez-vous avec la juge, Monique Olivier a affirmé que son ancien mari avait enlevé, séquestré, violé et tué la petite fille.

"L'assassinat de notre enfant"

Surtout, la famille de la petite fille disparue à l'âge de 9 ans considère que publier les détails des crimes de Michel Fourniret et Monique Olivier leur fait de la publicité. Elle estime que le tueur en série "se délecte de pouvoir détruire encore plus de familles de victimes en détaillant les conditions dans lesquelles il avait commis ses crimes avec un grand plaisir".

Pour le père d'Estelle Mouzin, donner des détais sur "les circonstances dans lesquelles ces crimes ont été perpétrés" contribue par ailleurs au fait que les lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs peuvent "tous" devenir "des voyeurs". "Parce qu'il est indispensable de rappeler le sujet: il s'agit du viol de très jeunes enfants par un pervers particulièrement redoutable", rappelle-t-il.

Si pour les médias, il s'agit "d'un sujet d'actualité", pour la famille, "il s'agit de l'assassinat de notre enfant", écrivent-ils.

Article original publié sur BFMTV.com