Mort d’Alexeï Navalny : Twitter plaide l’"erreur" après la brève suspension du compte de Ioulia Navalnaïa

La veuve de l’opposant politique russe a créé son compte X lundi. Ce mardi, il a été suspendu un peu moins d’une heure avant d’être rétabli.

RUSSIE - L’incident numérique n’aura été que de courte durée. Le compte de Ioulia Navalnaïa, la veuve de l’opposant russe Alexeï Navalny, a été rétabli ce mardi 20 février par X après moins d’une heure de suspension pour violations des règles d’utilisation.

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Ioulia Navalnaïa a créé son compte lundi, après avoir annoncé qu’elle prenait la succession de son mari dans son combat politique. Elle y avait publié lundi une vidéo où elle accusait le président russe Vladimir Poutine d’avoir tué Alexeï Navalny et a écrit mardi qu’elle « se foutait » des commentaires du Kremlin qui jugeait ses « accusations grossières et infondées ».

X a donné des explications sur la brève suspension de ce mardi. « Le mécanisme de défense de notre plateforme contre la manipulation et le spam a signalé par erreur le compte de Ioulia Navalnaïa comme violant nos règles », a expliqué le réseau social dans un message sur X. « Nous avons rétabli le compte dès que nous avons pris connaissance de l’erreur et mettrons à jour notre mécanisme de défense. »

« Compte suspendu », était-il indiqué auparavant sur la page de la veuve de l’opposant, le réseau social indiquant sans autre forme d’explication suspendre « les comptes qui enfreignent les Règles de X ».

Thierry Breton met en garde X contre les suspensions "arbitraires" de comptes

L’équipe du défunt opposant avait demandé dans un tweet à Elon Musk, le propriétaire de la plateforme, d’« expliquer exactement quelles règles ont été violées » par Ioulia Navalnaïa.

Après cet épisode, le commissaire européen Thierry Breton a averti ce mardi la directrice générale de X que les suspensions « arbitraires » de comptes n’étaient pas acceptables. « L’UE défend la liberté d’expression et la sécurité en ligne », a rappelé sur X le commissaire français chargé du Numérique.

Alexeï Navalny, qui purgeait une peine de prison de 19 ans pour « extrémisme » dans un camp de l’Arctique russe, est mort le 16 février en détention, selon les autorités.

Arguant de procédures médico-légales en cours, les autorités russes ont refusé jusqu’ici de rendre le corps à sa famille, si bien que ses partisans considèrent que le régime russe cherche à couvrir un meurtre. Des accusations là aussi rejetées par le Kremlin.

Le monde occidental a vivement dénoncé la mort de l’opposant, emprisonné depuis plus de trois ans, et jugé le maître du Kremlin responsable. Vladimir Poutine a été « informé » du décès, selon son porte-parole, mais ne s’est pas exprimé.

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