Mort d’Éric Masson : en plein procès, Ilias Akoudad avoue le meurtre du policier à Avignon en 2021

Poussé aux aveux par son avocat Me Franck Berton, le principal accusé a reconnu les faits devant la cour d’assises du Vaucluse.

Des policiers rassemblés autour du portrait d’Éric Masson à Avignon le 9 mai 2021.
NICOLAS TUCAT / AFP Des policiers rassemblés autour du portrait d’Éric Masson à Avignon le 9 mai 2021.

JUSTICE - Jusqu’ici, il niait en bloc. Ilias Akoudad, le principal accusé dans la mort du brigadier Éric Masson en 2021 sur un point de deal à Avignon, a avoué le meurtre ce lundi 26 février, à la seconde semaine de son procès devant la cour d’assises du Vaucluse.

« Oui, c’est bien moi qui ai tiré », mais « je n’ai jamais eu connaissance de la qualité (de policier, ndlr) d’Éric Masson », a reconnu le jeune homme de 22 ans, répondant à une question posée par son avocat. « Votre mère nous dit sa conviction que vous êtes innocent. Nous sommes obligés de vous poser la question. Soit votre mère a raison, soit elle se trompe. Est-ce que c’est vous qui avez tiré sur Éric Masson ? », a demandé Me Franck Berton, le poussant aux aveux, selon des propos rapportés par une journaliste sur place.

Dans son survêtement noir, Ilias Akoudad s’est ensuite emballé dans une longue déclaration décousue, expliquant : « ce qui me pousse à m’exprimer c’est la famille de M. Masson ». Le père du policier, lui-même ancien policier, a quitté la salle, suivi ensuite par sa femme et d’autres policiers.

« C’est un événement, votre client vient d’avouer les faits », a lancé le président de la cour d’assises Roger Arata au ténor lillois Frank Berton.

Ce dernier s’est alors tourné vers la mère de l’accusé : « je l’ai interrogé en votre présence, il me semblait nécessaire qu’il le dise devant vous ». Loubna, la mère d’Ilias Akoudad, a ensuite quitté le procès, hébétée, disant simplement : « je n’ai rien à lui dire ». Rien ? « Qu’on l’aime ».

Un procès de plus en plus accablant pour Ilias Akoudad

Ces aveux étaient attendus et espérés par les parties civiles depuis le début du procès il y a une semaine, à mesure que les audiences se sont avérées de plus en plus accablantes pour l’accusé, qui encourt la perpétuité.

Ilias Akoudad niait jusque-là farouchement les faits, malgré les mises en cause de plusieurs témoins. Il assurait qu’il n’était pas présent, le 5 mai 2021 rue du Râteau, à moins de 200 mètres du palais de justice où il est désormais jugé, lorsqu’Éric Masson a été abattu à bout portant, lors d’une banale opération de surveillance d’un point de deal.

Quatre jours plus tard, deux jeunes de 19 et 20 ans sont arrêtés sur l’autoroute en direction de l’Espagne. Le plus jeune est alors désigné comme le tireur par au moins deux témoins, son camarade de fuite, présent lors du contrôle fatal, et le coéquipier d’Éric Masson. L’enquête montrera également qu’une ligne téléphonique, dont il a finalement reconnu l’utilisation, avait borné dans cette rue à l’heure des faits. En outre, des résidus de tirs ont été retrouvés sur ses vêtements.

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VIDÉO - Meurtre du policier Éric Masson à Avignon: l'émouvant témoignage de son binôme, Romain R.