Mort d’Émile : après la découverte des ossements, un important dispositif de recherche au Haut-Vernet

La gendarmerie a détaillé la vaste opération qui est en train d’être mise en place dans la zone de recherche pour tenter de comprendre la mort du petit garçon.

ENQUÊTE - Des ossements du petit Émile ont certes été retrouvés, mais l’enquête est loin d’être terminée. Bien au contraire. Les recherches ont donc repris avec une force renouvelée ce lundi 1er avril, deux jours après la macabre découverte d’une randonneuse à deux kilomètres du Haut-Vernet, petit hameau des Alpes-de-Haute-Provence.

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Ce lundi, la gendarmerie a donné une conférence de presse pour détailler la nouvelle opération qui est en train d’être mise en place dans la zone. Le but : comprendre ce qui est arrivé au petit garçon porté disparu il y a neuf mois et retrouver le reste de sa dépouille. Car seuls son crâne et ses dents ont jusqu’ici été retrouvés en pleine nature, une zone escarpée, pas toujours facile d’accès et qui avait pourtant été inspectée plusieurs fois depuis juillet.

Voici ce que l’on sait du « vaste dispositif », prévu par les forces de l’ordre et détaillé par le colonel Pierre-Yves Bardy, commandant du groupement de gendarmerie des Alpes-de-Haute-Provence.

La zone de recherche complètement isolée du reste du monde

Pour mener à bien cette grande opération, les autorités ont isolé le hameau du Haut-Vernet dans le but d’éviter toute pollution de la zone d’enquête. Ainsi, le minuscule bourg de 25 habitants a été à nouveau coupé du monde dimanche et le restera au moins jusqu’à dimanche prochain, comme on l’apprend dans un arrêté municipal.

Une barrière a notamment été placée au milieu de l’unique route qui part du village du Vernet pour mener au hameau et en bloque l’accès, ont constaté des journalistes de l’AFP. Seuls des camions de gendarmes sont passés ce lundi depuis 7 h 30.

« L’objectif est de permettre aux enquêteurs de travailler dans les meilleures conditions possibles. Un dispositif de contrôle de zone a été mis en place pour éviter que les randonneurs ne puissent venir polluer le site de recherches », a expliqué le colonel Pierre-Yves Bardy lors de la conférence de presse de ce matin. Il évoque à ce sujet un « dispositif d’interdiction » constitué de « postes fixes et d’éléments mobiles ».

Citée par BFMTV, Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie, estime probable de devoir isoler la zone beaucoup plus longtemps, peut-être même pendant des semaines. « C’est possible, le temps qu’il le faudra pour qu’on ait eu le temps d’investiguer sur l’ensemble de la zone considérée et qu’une fois que les recherches scientifiques seront terminées, là on pourra rouvrir le site ».

Plus d’une centaine d’enquêteurs et d’experts

Une centaine d’enquêteurs et des chiens spécialisés sont mobilisés sur place ce lundi 1er avril. Selon une source de la gendarmerie à BFMTV, les canidés sont spécialisés en recherche de cadavre et de restes humains et vbiennent du centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie (CNIG) de Gramat, dans le Lot.

Par ailleurs, six experts de l’institut de recherches de la gendarmerie de Pontoise ont également été dépêchés sur place, selon Marie-Laure Pezant. Des anthropologues, sont également envoyés pour déterminer si les ossements d’Émile ont séjourné de manière durable à l’endroit où ils ont été trouvés ou s’ils ont été déplacés d’une manière ou d’une autre. Et enfin déterminer où se trouve le reste.

« Des anthropologues ont analysé des os, mais il y a aussi dans leur expertise la capacité à aller voir sur le terrain si on a des éléments qui laissent penser que les ossements sont là depuis un certain temps. Ils vont procéder à des fouilles » explique la porte-parole de la gendarmerie.

Explorer la piste du déplacement des os

Selon la porte-parole, les ossements ont en effet pu être déplacés de plusieurs façons : par une personne, un animal qui les aurait transportés ou bien les conditions météo qui auraient modifié le sol et qui les auraient fait bouger.

Ainsi, les anthropologues vont travailler de concert sur le terrain avec certains de leurs collègues de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), pendant que les analyses criminalistiques sur les ossements retrouvés vont, elles, se poursuivre dans les laboratoires de l’institut à Pontoise, en banlieue parisienne.

Bernard Marc, médecin légiste, chef de service de l’unité médico-judiciaire au GHEF, explique à BFMTV que la recherche va « se faire de l’aval jusqu’à l’amont. » Selon lui, « la moindre niche, le moindre renfoncement sous un rocher ou autre peut cacher cette partie-là », peut cacher le reste du corps du petit garçon. Et de poursuivre : « À l’intérieur de ce crâne, dans les cavités, on va retrouver de la terre. Cette terre est-elle celle de l’endroit où on a trouvé le crâne de l’enfant ou est-elle une autre zone ? », telle est la question que lui et ses confrères sur l’enquête vont devoir élucider.

« On n’est pas certains de découvrir la cause ou les circonstances de la mort », a prévenu la Marie-Laure Pezant, sur Franceinfo : « On a une partie des ossements, on n’aura peut-être pas tous les éléments pour définir les circonstances du décès ».

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