La mort choquante d’une militante thaïlandaise après 3 mois de grève de la faim
L’émotion est vive chez les défenseurs d’une réforme du système judiciaire en Thaïlande après la mort d’une militante emprisonnée dans l’attente de son procès pour « crime de lèse-majesté ».
En Thaïlande, s’opposer à la monarchie est considéré comme un crime de lèse-majesté et est passible d’emprisonnement. C’est la tragique expérience faite par Netiporn Sanesangkhom, une militante qui étant devenue en 2020 cheffe d’un groupe de réforme de la monarchie appelé « Thaluwang » et qui a été pour cela condamnée à 64 jours de prison en 2022, puis placée en détention provisoire en ce début d’année 2024, dans l’attente de son procès.
Il était notamment reproché à la militante politique de 28 ans, que la presse thaïlandaise surnomme « Bung Thaluwang », d’avoir brandi une pancarte demandant « Êtes-vous d’accord avec le fait que le gouvernement permet au roi d’utiliser le pouvoir à sa guise ? » lors d’une manifestation. En détention, elle a entamé une grève de la faim pour protester contre le sort des prisonniers politiques.
Et elle est malheureusement décédée, mardi 14 mai, après 65 jours sans s’alimenter - soit plus de deux mois, selon CNN. Officiellement, d’un arrêt cardiaque, mais les causes de sa mort portent à débat.
Une erreur médicale ?
En effet, selon l’agence de presse locale ThaiPBS, citant l’avocat spécialisé dans les droits de l’homme Krisadang Nutcharat, les médecins de la prison dans laquelle était incarcérée Netiporn Sanesangkhom ont « inséré par erreur un tube respiratoire dans [son] œsophage » (au lieu de la trachée), ce qui aurait provoqué sa mort. Le service pénitentiaire nie néanmoins ces accusations.
Il n’en demeure pas moins que la mort de « Bu...