Mort de la chanteuse Anne Sylvestre

La chanteuse Anne Sylvestre en 2014 au Printemps de Bourges. - Guillaume Souvant - AFP

La chanteuse engagée et féministe Anne Sylvestre, qui a marqué la vie de tant d'enfants, vient de mourir.

Les "gens qui doutent" ont perdu une précieuse alliée. Anne Sylvestre, qui a accompagné tant d'enfants, mais aussi beaucoup d'adultes, vient de s'éteindre. La chanteuse engagée, au répertoire allant de la chanson pour enfants - ses fameuses Fabulettes - à la chanson féministe, était âgée de 86 ans.

Si elle avait abandonné depuis longtemps son répertoire pour enfants, ses poétiques Fabulettes ont accompagné les bambins des années 60 et 70 - et leurs enfants après eux.

"Je me suis mise à en écrire après la naissance de ma première fille [en 1962], racontait-elle ainsi à Télérama en 2017. A l’époque, il n’existait pas de “marché” et personne n’y croyait. Mais ça a tout de suite plu, on m’en a réclamé d’autres…"

"Légèreté et lucidité"

Ses chansons pour se lever, apprendre à faire ses lacets, nager, ont tant et si bien accompagné les enfants, qu'ils l'ont suivie, lorsqu'elle est passée à un répertoire plus adultes. Elle a ainsi marqué tout une génération d'artistes, de Vincent Delerm à Jeanne Cherhal et Albin de la Simone, qui ont interprété sur scène sa chanson Les gens qui doutent, ode aux gens "qui passent moitié dans leurs godasses et moitié à côté".

Anne Sylvestre, née à Lyon en 1934, a aussi beaucoup chanté la condition féminine.

"Toutes ses paroles font sourire, réfléchir, s’attendrir et souvent les trois à la fois. Avec légèreté mais aussi lucidité, sur un ton goguenard mais qui n’exclut jamais la tendresse ou la poésie, elle réussit à aborder tous les aspects de la vie d’aujourd’hui, celle des femmes surtout", disait d'elle l'écrivaine Benoîte Groult en 1985.

"L'emmerdeuse de service"

Un statut de chanteuse féministe qui lui a ainsi collé aux basques assez tôt. "Je suppose que ça m'a freinée dans ma carrière parce que j'étais l'emmerdeuse de service, mais ma foi, si c'était le prix à payer..."

Article original publié sur BFMTV.com

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