Mort de Cédric Chouviat: fin des investigations après la mort du livreur en 2020

Une affaire emblématique des violences policières. Le juge d'instruction chargé d'enquêter sur la mort du livreur Cédric Chouviat en 2020 à Paris a terminé le 9 février ses investigations, apprend-on mercredi 21 février de sources proches du dossier.

Le 3 janvier 2020, le père de famille de 42 ans a été plaqué au sol avec son casque de moto sur la tête lors d'un contrôle policier, provoquant un malaise. Hospitalisé dans un état critique, il est déclaré mort le 5 janvier.

Trois des quatre policiers qui ont participé au contrôle, alors âgés de 23 à 33 ans, ont été mis en examen en juillet 2020 pour homicide involontaire dans le cadre de l'information judiciaire ouverte sur ce drame, tandis qu'une quatrième policière a été placée sous le statut moins incriminant de témoin assistée.

"On se serait arrêté"

Plusieurs expertises médicales ont mis en cause les gestes d'interpellation des policiers. En parallèle, la famille de Cédric Chouviat pose la question de l'intentionnalité des violences de leur part, leur reprochant de n'avoir pas réagi assez vite aux signes d'asphyxie de la victime, qui a répété neuf fois "j'étouffe" en treize secondes avant de faire un malaise.

Les policiers ont contesté avoir perçu les "signes manifestes" de l'asphyxie de Cédric Chouviat. "Si on avait entendu même une fois" l'expression "j'étouffe", "on se serait arrêté", avait certifié en juillet 2020 le principal mis en cause devant le juge d'instruction.

Une remise en situation a été organisée en janvier 2023 à l'endroit de la mort de Cédric Chouviat, quai Jacques-Chirac à 100 mètres de la Tour Eiffel, pour déterminer si les policiers étaient en mesure d'entendre ses cris d'agonie.

Avant l'été 2023, une reconstitution a été organisée en salle, visant à se pencher sur les gestes des policiers et leurs conséquences sur la vie de Cédric Chouviat.

Maintenant que les investigations sont clôturées, un délai de trois mois s'ouvre pour les observations des parties et pour les réquisitions du parquet de Paris. A l'issue, et si l'enquête n'est pas relancée, il reviendra au juge d'instruction de se prononcer sur la tenue éventuelle d'un procès.

Article original publié sur BFMTV.com