Mort de Bernard Tapie: l'hommage de Doc Gynéco à "Nanard"

CULTURE - Il y a 23 ans, Doc Gynéco avait “rencard avec Nanard”. À l’époque, les deux hommes posaient ensemble pour la sortie de leur morceau en duo “C’est beau la vie”, que le musicien a repartagé après le décès de l’homme d’affaires ce dimanche 3 octobre.

Le monde des affaires, la politique, le sport et la culture. Bernard Tapie, décédé à l’âge de 78 ans, aura décidément touché à tout. Y compris à la musique comme l’a rappelé DocGynéco pour lui rendre hommage: “Repose en paix mon ami”, a écrit le chanteur.

Comme lexpliquait Le Monde au moment de sa sortie, le morceau, sorti en 1998, doit introduire la sortie d’un nouvel album de DocGynéco. “Nanard” y joue le rôle du chauffeur d’un DocGynéco poursuivi par la justice et lui donne la réplique. Le tout saupoudré de références à l’actualité, dont le scandale du match truqué entre l’OM de Tapie et Valenciennes en 1993: “Alors putain, dis-moi, ce match on te l’a vendu/Mais tu rigoles, j’les aime à Valenciennes.”

Le morceau connaîtra un certain succès: sur YouTube, la version rééditée mise en ligne en 2018 cumule près de 250.000 vues. Mais ce sera la seule réussite notable de Bernard Tapie dans le milieu musical.

Le “dernier mousquetaire” de Lelouch

Des années plus tôt, Bernard Tapy -avec un “y” - avait sorti un premier 45 tours, “Je ne crois plus les filles”. Sans réussir à convaincre. Et ni “Tu l’oublieras”, ni “Passeport pour le soleil” (adapté d’un chant patriotique américain, “Ballad of the Green Berets”), sortis la même année, ne permettront à Bernard Tapie de percer dans la musique.

Presque vingt ans plus tard, devenu homme d’affaires et animateur télé à succès, Tapie repousse la chansonnette avec “Réussir sa vie”, coécrit avec Didier Barbelivien. Pas plus convaincant, le single, sorti en deux versions et pochettes différentes, est étrangement devenu culte. En 1985, il reprend “Le blues du businessman” de Michel Berger à la télé. Toujours sans rencontrer son public, jusqu’à cette fameuse collaboration avec DocGynéco.

Dans l’univers culturel, c’est grâce aux écrans - le petit et le grand - que Bernard Tapie aura réussi à percer. Présentateur sur TF1 puis animateurs sur plusieurs radios, il arrivera sur le grand écran en homme d’affaires véreux dans “Hommes, femmes, mode d’emploi” de Claude Lelouch en 1996.


Hommes, femmes : mode d'emploi
Hommes, femmes : mode d'emploi Bande-annonce (2) VF

“C’était le dernier de mes trois mousquetaires. Il y avait Johnny (Hallyday), Jean-Paul (Belmondo) et Bernard. Aujourd’hui, je me retrouve tout seul. C’était tous les trois des hommes hors norme et Bernard, lui, il boxait dans toutes les catégories. C’était un 4x4 de la vie, il était tout-terrain. Les affaires, le cinéma, la chanson, le théâtre ou encore la politique”, a d’ailleurs déclaré le réalisateur au Parisien ce dimanche.

“Maintenant il est libre”, selon Alain Delon

Alain Delon a lui aussi tenu à saluer un ami qu’il “regrette infiniment”. “On s’adorait, on se parlait souvent, l’un aidait souvent l’autre. Ça m’a fait une peine atroce et j’espère qu’il n’a pas souffert. Il en avait marre, il a tout essayé et a tout fait pour tenir, il n’a pas pu et c’est bien comme ça, maintenant il est libre”, a déclaré l’acteur de 88 ans sur LCI.

Après le cinéma, Tapie se produit en 1999 sur les planches dans “Vol au-dessus d’un nid de coucou” et obtient rôle principal dans la pièce “Un beau salaud” en 2004. La comédie sera ensuite transposée sur grand écran. Il jouera également en 2008 dans “Oscar”, d’après un film avec Louis de Funès ou encore dans “Les Montagnes russes” d’Éric Assous en 2012.

Côté fiction, en décembre 2001, il joue un médecin militaire baroudeur dans “Cazas”, téléfilm d’Yves Boisset diffusé sur TF1. Puis en 2003 arrive la consécration: le rôle vedette dans la série de “Commissaire Valence” sur TF1, un policier toujours prêt à passer à l’action et qui élève seul sa fille. Ce personnage restera sans doute le plus connu de tous ceux qu’il aura incarnés. La série sera diffusée jusqu’en 2008.

À voir également sur Le HuffPost: Les 5 vies de Bernard Tapie, le touche-à-tout infatigable emporté par le cancer

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

LIRE AUSSI: