Mort de Ben Ali : les réactions des Tunisiens

C'est en exil, à plusieurs milliers de kilomètres de la Tunisie, dans cet hôpital de Jeddah, en Arabie Saoudite, que l'ex-président Ben Ali est mort hier à l'âge de 83 ans, 8 ans après sa chute qui a marqué le point de départ du printemps arabe. Quant à savoir si l'ex-président doit être enterré dans son pays, certains Tunisiens interrogés ne semblent pas s'y opposer. "Il mérite d'être enterré dans son pays, il ne fera de mal à personne", dit cet homme. "Il est mort. Il a été président et c'est une part de l'histoire de la Tunisie". "Il a le droit d'être enterré ici, peu importe ce qu'il a fait" Des Tunisiens pas fermés, mais pas non plus très emballés. "Comme beaucoup, il a fait des bonnes choses et des mauvaises" , dit cet habitant. "Je ne le vois pas comme un président, mais comme un citoyen ordinaire" , dit un autre. "Mais il a le droit d'être enterré ici, peu importe ce qu'il a fait." "Je me souviens quand même qu'il a fui, il est parti. Pour moi, une personne qui veut mourir dans son pays ne s'en va pas", dit cette habitante. Il faut dire que Ben Ali n'a gère entretenu ses liens avec les Tunisiens après sa chute, qui a mis fin à plus de deux décennies de pouvoir répressif. Peu de choses avaient filtré de sa vie en Arabie Saoudite en 8 ans. Démocratisation Pendant ce temps, la Tunisie s'est engagée sur la voix d'une démocratisation, dans un contexte de marasme économique. L'élection présidentielle de dimanche dernier était certes libre, mais a enregistré une participation faible. Et la percée des candidats anti-système laisse présager d'une possible recomposition politique. Le cordon est coupé avec Ben Ali, mais il faudra encore du temps pour consolider la démocratie.