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Mort à 89 ans du réalisateur Melvin Van Peebles, pionnier de la "blaxploitation"

Le réalisateur Melvin Van Peebles en septembre 2012 - Charly Triballeau - AFP
Le réalisateur Melvin Van Peebles en septembre 2012 - Charly Triballeau - AFP

Le réalisateur américain Melvin Van Peebles, surnommé le parrain du cinéma noir contemporain grâce à son film Sweet Sweetback’s Baadasssss Song (1971), est mort cette semaine à l'âge de 89 ans, a annoncé l'éditeur américain Criterion.

Cet artiste multi-facettes, qui fut aussi chanteur et écrivain, est mort à son domicile à Manhattan entouré de sa famille. Les cinéastes Ava DuVernay et Barry Jenkins ont salué sur Twitter la mort d'un "pionnier".

"Au cours d'une carrière unique, Melvin Van Peebles a laissé une trace indélébile dans le paysage culturel mondial. Il nous manquera profondément", ont indiqué son fils, l'acteur Mario Van Peebles, et l'entreprise de distribution de films Criterion Collection dans un communiqué.

Melvin Van Peebles reste surtout connu pour avoir réalisé Sweet Sweetback’s Baadasssss Song!, un des films indépendants les plus influents de l'histoire du cinéma. Melvin Van Peebles a joué, écrit, produit, réalisé, mais aussi composé la musique de ce film qui narre l'histoire d'un gigolo pourchassé par la police après avoir tué un officier.

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Tourné pour une bouchée de pain (à peine 500.000 dollars), le film rencontre en 1971 un immense succès aux Etats-Unis et une recette de 14 millions de dollars malgré des critiques alors mitigées et une interdiction aux mineurs.

Naissance d'un courant cinématographique

Sweet Sweetback’s Baadasssss Song! marque l'émergence de la "blaxploitation" et d'une nouvelle génération de réalisateurs noirs qui s'imposent avec des films comme Shaft (1971), Meurtres dans la 110e Rue (1972), Super Fly (1972) ou encore Foxy Brown (1973).

Formé en France où il collabore en 1965-1966 au magazine Hara-Kiri et écrit plusieurs romans, Melvin Van Peebles y réalise son premier film, La Permission (1968). De retour aux Etats-Unis en 1969, il signe pour la Columbia Watermelon Man, un des premiers films de studio réalisé par un réalisateur noir.

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Watermelon Man, sorti en 1970, est une relecture de La Métamorphose de Kafka où un homme blanc profondément raciste se réveille noir. Incarné par l'humoriste noir Godfrey Cambridge, le personnage va progressivement accepter sa nouvelle identité avant de rejoindre les Black Panther. Une comédie politique toujours d'actualité restée inédite en France.

Melvin Van Peebles avait gardé contact avec la France. Pascal Legitimus avait notamment fait appel à lui en 2000 pour sa comédie Antilles sur Seine. Son fils l'acteur Mario Van Peebles a enfin réalisé en 2003 Baadasssss!, un biopic sur la création de Sweet Sweetback’s Baadasssss Song!.

Article original publié sur BFMTV.com