Mort à 87 ans de Mylène Demongeot, actrice de "Fantômas" et "Camping"

Mylène Demongeot - Martin Bureau / AFP
Mylène Demongeot - Martin Bureau / AFP

La comédienne Mylène Demongeot, connue pour ses rôles dans les comédies Fantômas et Camping, est morte ce jeudi à l'âge de 87 ans des suites d'une longue maladie, a annoncé sur son compte Twitter le journaliste Henry-Jean Servat.

"Je suis dévasté d'avoir à faire part de l'envolée au ciel ce jour de Mylène Demongeot, artiste si chérie et si jolie, actrice magnifique, amie adorée de plus de 40 ans, et militante très active de la défense des animaux. Repose en paix. Je t'aime pour toujours."

Mylène Demongeot, de son vrai nom Marie-Hélène Demongeot, a joué dans plus de 70 films, côtoyant les plus grands acteurs de son époque, comme Alain Delon, Louis de Funès, Michel Piccoli, Jean Marais, Dirk Bogarde ou encore Gérard Depardieu. Figure de la comédie populaire, elle avait conscience de sa place dans le cinéma français. Et en parlait sans amertume:

"Je n’ai pas fait beaucoup de films importants. Vous savez, dans les carrières d’acteur, il y a un ou deux films qui surnagent. J’ai fait 70 films. Parmi ceux-là, il y a Les Sorcières de Salem, Bonjour Tristesse, Les Trois mousquetaires et les Fantômas. Ça fait quatre films sur une carrière", nous avait-elle confié en 2017.

"On me trouvait trop jeune, trop souriante"

Cette année-là, Les Sorcières de Salem, le film qui l'avait révélé en 1957, était ressorti après avoir été invisible pendant un demi-siècle. Dans cette adaptation de la pièce d’Arthur Miller, sur un procès en sorcellerie survenu en 1692 aux Etats-Unis, elle donne la réplique à Simone Signoret et Yves Montand, sur un scène de Jean-Paul Sartre.

Celle qui a débuté comme mannequin à l'adolescence y incarne le rôle d'Abigail, une des accusatrices du procès en sorcellerie. Le tournage est passionnant, mais rude, marqué par le caractère difficile de Simone Signoret ("elle était très méchante") et les avances d'Yves Montand, qu'elle repousse: "Il était très très cordial, très très gentil, avec les mains très très baladeuses."

En 1961, Mylène Demongeot décroche le rôle de Milady dans une adaptation des Trois Mousquetaires avec Georges Descrières. Un personnage pour lequel elle s'était battue: "On ne voulait pas de moi. On me trouvait trop jeune, trop souriante." Elle avait adoré jouer ce rôle: "Les personnages de garce sont pleins de force et d'ambiguïtés. C’est beaucoup plus intéressant de jouer une 'salope' qu’une gentille jeune première."

De Louis de Funès à Franck Dubosc

L'actrice est à son apogée dans les années 1960. Elle tourne dans une adaptation de Bonjour Tristesse, puis dans les trois volets de Fantômas avec Jean Marais et Louis de Funès. "Louis de Funès, c’est ma fierté", avait-elle raconté des années plus tard. "Quand vous avez la chance de travailler à côté de gens comme ça et de les regarder travailler, c’est un cadeau royal. Louis de Funès m’a énormément enrichie."

Sa carrière ralentit dans les années 1970, avant de reprendre dans les années 1980 (on la voit notamment dans Tenue de soirée de Bertrand Blier). Les succès de 36 quai des Orfèvres (2004) et de Camping (2006) - ainsi que ses deux nominations aux Oscars (pour 36 et La Californie) - relancent sa carrière, qui s'est conclue en février dernier avec le succès de Maison de retraite.

L'actrice, qui ne mâchait pas ses mots en interviews, portait un regard lucide sur ses derniers films et regrettait leur qualité souvent médiocre. "[Camping], c'est une bonne comédie populaire, qui met en valeur Franck Dubosc. Le premier avec Lanvin était très bien, le deuxième était déjà un peu moins bien et le troisième est un hommage à Dubosc. C’est très bien pour lui, donc nettement moins pour moi (rires)."

Article original publié sur BFMTV.com