Montana : Zooey Zephyr, élue transgenre suspendue par les républicains, porte plainte

Après que les républicains du Montana lui ont interdit de siéger au sein du parlement de cet État mercredi, l’élu démocrate transgenre Zooey Zephyr a annoncé ce lundi 1er mai avoir initié une procédure judiciaire.
Après que les républicains du Montana lui ont interdit de siéger au sein du parlement de cet État mercredi, l’élu démocrate transgenre Zooey Zephyr a annoncé ce lundi 1er mai avoir initié une procédure judiciaire.

ÉTATS-UNIS - C’est une polémique politique qui illustre la campagne anti-trans à l’œuvre chez les conservateurs américains. Après que les républicains du Montana lui ont interdit de siéger au sein du parlement de cet État mercredi, l’élu démocrate transgenre Zooey Zephyr a annoncé ce lundi 1er mai avoir initié une procédure judiciaire.

D’abord interdite de prendre la parole pendant près d’une semaine, Zooey Zephyr a ensuite été bannie jusqu’à la fin de la session parlementaire. En cause : son opposition véhémente à une loi qui rend plusieurs soins inaccessibles aux mineurs trans. Une loi qui a depuis été promulguée par le gouverneur républicain de l’État.

« Cet effort des dirigeants de la Chambre pour me faire taire, moi et mes électeurs, est un affront troublant et terrifiant à la démocratie elle-même », a dénoncé Zooey Zephyr dans un communiqué. « Les dirigeants de la Chambre m’ont ciblée explicitement et directement […] parce que j’ai osé faire entendre les valeurs et les besoins des personnes transgenres comme moi. »

« Sang sur vos mains »

La semaine dernière, l’élue avait estimé que ses collègues devraient « avoir honte » de voter une loi interdisant de délivrer aux mineurs transgenres des traitements hormonaux pour assurer leur transition. « La prochaine fois (...) que vous inclinerez votre tête pour prier, j’espère que vous verrez le sang sur vos mains », avait lancé l’élue à l’adresse des républicains.

Elle a ensuite refusé de s’excuser, ce que le président républicain du parlement local exige pour la réintégrer. « Quand je me suis élevée pour dire qu’il y a du sang sur vos mains, je n’étais pas dans l’hyperbole », a-t-elle insisté dans un discours avant le vote, estimant que de nombreuses personnes transgenres se suicident à cause de lois les visant. « Si vous utilisez la bienséance pour réduire au silence les personnes qui vous demandent des comptes, vous ne faites qu’utiliser la bienséance comme outil d’oppression », a-t-elle argué.

Dans un communiqué, un porte-parole du procureur général du Montana a annoncé la couleur face à cette plainte, qui représente « un activisme politique déguisé en procès ». « Toute réparation accordée par le tribunal serait une violation flagrante de la séparation des pouvoirs », a-t-il d’ores et déjà estimé.

Bataille culturelle

Ce conflit est le dernier exemple en date de la bataille culturelle à laquelle se livrent les deux grands partis américains sur la délicate question des personnes transgenres. Depuis janvier, 29 nouvelles lois restreignant les droits des personnes transgenres ont été adoptées dans 14 États américains, selon une analyse des données de la puissante association de droits civiques ACLU, publiée la semaine dernière par le Washington Post.

Plus de 56 % des jeunes transgenres ont eu des idées suicidaires au cours de leur vie et 31 % ont fait au moins une tentative de suicide, selon l’Académie américaine de pédiatrie. Les études disponibles sur le sujet montrent que ces jeunes se sentent mieux lorsqu’ils ont accès à des bloqueurs de puberté ou des traitements hormonaux. Mais de nombreux républicains dénoncent les effets irréversibles de certains de ces traitements et souhaitent les interdire.

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