Non, Monsieur Le Foll, malheureusement, la France ne soutient pas l’agro-écologie en Afrique

Un fermier d'une plantation à Tiassale, au sud-est de la Côte d'Ivoire, montre des fèves de cacao attaquées par les chenilles, le 13 juillet 2016.

Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll est en tournée en Afrique de l’Ouest jusqu'au 30 juillet. Du Burkina Faso à la Côte d’Ivoire en passant par le Sénégal, ce déplacement est placé sous le signe de l’agriculture et du climat en vue de la COP 22 à Marrakech en novembre.

A l’occasion de sa visite en Afrique de l’Ouest, Stéphane Le Foll a accordé une interview à Jeune Afrique. Cela lui a permis d’évoquer le déploiement de l’initiative «4 pour 1 000» et le rôle de la France face à l’enjeu d’autosuffisance alimentaire en Afrique. Tout semble se résumer en un mot : l’agro-écologie. Pourtant, à regarder de plus près la réalité des investissements français en Afrique, le compte n’y est pas.

Stéphane Le Foll évoque avant tout l’initiative qu’il a portée lors de la COP21 : le «4 pour 1000», qui vise à promouvoir la séquestration du carbone dans les terres agricoles et forestières, afin de contribuer à la compensation des émissions de gaz à effet de serre. Il insiste sur les enjeux de gouvernance et de financement de l’initiative d’ici à la COP 22. Mais rien n’est dit sur la sélection des pratiques agricoles qui y seront promues. Si la France met en avant l’agro-écologie dans le cadre de cette initiative, elle ne se résume pourtant pas à cela. Aucun critère d’inclusion ou d’exclusion n’a été formellement adopté, pour assurer le soutien à des pratiques vraiment transformatives et respectueuses de l’environnement. Ce qui permet finalement aux membres de cette initiative de pouvoir faire la promotion de pratiques très diverses, et notamment l’agriculture de conservation dont Monsanto affirme que l’un des piliers est l’utilisation du glyphosate. La France qui a pourtant clairement fait connaître sa position sur ce dossier aux niveaux français et européen, ne semble pas prête à faire de même au sein du 4 pour 1000.

Par ailleurs, si l’on regarde de plus près les financements et les investissements français dans l’agriculture africaine, l’agro-écologie n’en représente (...)

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