Mondiaux de para-canoë: "Cet exploit va me libérer", Boullé médaillé d'argent et qualifié pour Paris 2024

Rémy Boullé, quel est le sentiment après cette médaille d’argent mondiale. Vous réalisez un joli chrono et vous battez enfin le Brésilien?

Je suis satisfait de cette course. Je suis derrière le Hongrois (Peter Kiss) mais je bats le Brésilien (Luis Cardoso Da Silva) pour la première fois depuis que j’ai commencé le para-canoë. A Tokyo, il me bat de pas grand-chose, aux derniers Mondiaux pareil.

J’ai beaucoup travaillé cet hiver pour essayer de le battre. J’ai l’impression que c’était une porte à casser, à ouvrir. Je pense que réussir cet exploit va me libérer pour beaucoup de choses. Je suis très satisfait de ça. C’est une très belle course malgré un départ très raté.
Comment vous sentiez-vous avant le départ? Vous aviez réalisé une très bonne série en 45''970 et ça vous laissait de belles espérances.

Stressé. Il y a de la déception au sein de l’équipe de France, ça met aussi de la pression. Je n’avais pas envie de décevoir mon entourage. J’ai dit à mon coach que je n’arrivais pas à me mettre dedans avant la course. J’avais l’impression d’être paralysé. Mon échauffement m’a un petit peu libéré. J’ai réussi à mettre les choses en place après les 50 premiers mètres.

Le chrono en finale, 46''036, est prometteur. Cet hiver vous parliez de naviguer en 47 secondes...

Carrément. Je ne m’attendais pas à naviguer en 46 secondes. Mon objectif était de valider 47 secondes cette année et 46 secondes l’an prochain. Je ne vais pas dire que je suis en avance. Je suis satisfait car il y avait un peu de vent de côté et je fais un mauvais départ.

C’est une bonne étape. Il faut travailler cette étape pour aller chercher les 45 secondes. J’ai un tout petit peu de marge sur le poids du bateau. Il pèse 13 kilos alors que le poids minimum est de 12 kilos. Un kilo en moins va m’aider à partir encore mieux et à gagner quelques dixièmes de secondes.

Qu’est ce que ce résultat vous apporte en vue de Paris 2024?

Cela me donne de l’ambition. A Paris, il y aura beaucoup de monde derrière moi. J’ai envie de ne décevoir personne. Je suis quelqu’un qui n’a pas trop confiance en soi. C’est un de mes points faibles. Je dois travailler dessus. Il me reste énormément de boulot d’ici Paris 2024. Je suis prêt à me remonter les manches et faire encore un sacrifice d’un an, loin de ma famille, de ma fille, pour aller chercher une belle médaille à Paris.

Article original publié sur RMC Sport